Sécheresse : Des systèmes agricoles résilients primés au Salon International de l’Agriculture dans la catégorie « Pratiques Agro-écologiques » du Concours Général Agricole 

Assèchement des cours d’eau, déstabilisation des milieux naturels, incendies… Le manque d’eau se généralise et la sécheresse revient fréquemment. Les prairies ainsi que les arbres sont une des solutions existantes, grâce à leur résilience. Le 3 mars prochain, à l’occasion de la remise des prix des « Pratiques Agro-écologiques » lors du Salon International de l’Agriculture, plusieurs démarches d’agriculteurs seront primées.

Paris, le 16 février 2023. « Plus que jamais, dans un contexte d’augmentation des températures et du déficit hydrique dans les sols, les pratiques agro-écologiques font partie des leviers pour renforcer la capacité d’adaptation des exploitations agricoles face aux risques. Les systèmes mis en avant par le concours : élevage sur prairies naturelles et agroforesterie en sont de beaux exemples !», rappelle Philippe Noyau, président du Concours Pratiques Agro-écologiques.

Le réchauffement climatique semble s’installer de manière irréfutable dans la durée, survenant de plus en plus tôt dans la saison. 2022 a été l’année la plus chaude enregistrée en France avec un déficit de précipitations de 85%. A défaut de pluie et d’eau dans les sols, les sécheresses précoces impactent la croissance des prairies, voire les brûlent. Au-delà de 30°C la croissance végétale est stoppée. La production de fourrages est affectée. Par manque d’herbe pour nourrir le troupeau, des cheptels doivent partir à l’abattoir prématurément. Il en résulte des décapitalisations de cheptel et des descentes d’estives plus précoces.

Par leur grande résilience, les prairies permanentes naturelles de fauche ou de pâture non semées à flore diversifiée apportent une réponse adaptée pour lutter contre la sécheresse. Au « GAEC des deux ponts » en Loire-Atlantique, Julie et Jean-Marc Riot élèvent 60 vaches laitières sur des prairies humides en zone de marais. Les 50 espèces floristiques permettent une production étalée sur l’année et plus de constance dans les rendements. De même, Nicolas Breton, éleveur de bovins viande, 100% herbager, dans le Parc Naturel Régional de Lorraine déclare : « De par la grande diversité de plantes qui la compose, la prairie est un puits de biodiversité, véritable gage de santé pour l’élevage et pour l’homme. La prairie s’adapte au changement climatique ».

Les prairies humides de fond de vallée restent particulièrement humides, même en été. Vincent Raffin, éleveur d’ovins et de bovins dans le Marais breton en Vendée, pérennise des pratiques de fauches tardives pour entretenir le patrimoine hydrique essentiel au fonctionnement écologique du Marais. Il maintient des niveaux d’eau au sein des prés bas pour favoriser la biodiversité et les nichées d’oiseaux. 78 espèces floristiques sont recensées sur ses prairies.

Les prairies réfléchissent aussi davantage la lumière du soleil que les arbres et donc la chaleur. Elles contribuent à atténuer les effets du réchauffement climatique. Au GAEC la Croix du Rouquet en Aveyron, Jean-Marc Clamens, éleveur de bovins viande (Aubrac) témoigne :« Ma parcelle d’estive a sauvé le pâturage pendant la sécheresse. Je tiens à faire du 100% prairies naturelles ».

Des pratiques de pâturage ou de fauche, réfléchies en fonction des enjeux spécifiques du territoire (littoral, plaine/piémont, montagne, air sec ou humide…) optimisent les exploitations et la résilience des prairies. Les haies et l’agroforesterie assurent également une meilleure disponibilité de l’eau pour les cultures adjacentes. En période de sécheresse, les arbres vont pomper l’eau beaucoup plus profondément que les racines des cultures. Au cours de la photosynthèse, ils rejettent dans l’air de l’oxygène et de la vapeur d’eau. L’agroforesterie réduit en outre les gaz à effet de serre grâce à la capacité de séquestration du carbone des arbres.

Le 3 mars prochain, les lauréats du prix « Pratiques Agro-écologiques » seront dévoilés au Salon International de l’Agriculture sur le stand du Ministère de l’agriculture (Hall 4). Une belle opportunité de rencontrer ces hommes et femmes qui contribuent à la sauvegarde de la biodiversité en France.

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