Après avoir annoncé une récolte 2023 proche de celle de l’an dernier, l’Unicid tire la sonnette d’alarme : les records de chaleurs de septembre et octobre sont venus casser la dynamique de maturation des fruits dans les vergers. L’impact sur la récolte est très préoccupant, avec une baisse des volumes globaux estimée entre 12 et 15 % à ce stade. La qualité des fruits n’est, quant à elle, pas impactée.

 

 

Conditions climatiques extrêmes

 

Les producteurs de pommes à cidre ont été confrontés à des conditions météorologiques exceptionnelles au cours des dernières semaines et la récolte est en train de prendre un tournant inquiétant. Les températures anormalement élevées en septembre et début octobre, ainsi que le manque de précipitations, ont eu des répercussions sur la maturation des fruits, et sur leur calibre, le grossissement des pommes n’ayant pas tenu partout ses promesses. De plus, les pertes avant transformation sont aujourd’hui significatives, les producteurs rencontrant des problèmes de conservation des fruits au verger et après récolte.

 

Les entrées de fruits en cidreries connaissent ainsi un net infléchissement, qui se confirme de jour en jour et qu’il semble impossible d’inverser d’ici la fin de la récolte. A date, il serait question d’un volume global en baisse d’au moins 12 à 15 % par rapport à l’an dernier. Les situations individuelles sont très hétérogènes, mais on peut noter que c’est la Bretagne qui est la plus touchée. Les producteurs de cette région sont parfois confrontés à des baisses de production de plus de 30 % et, sur l’ensemble de la région, les pertes avoisineraient les 20 % par rapport à la récolte 2022.

 

« Ce revirement de situation a pris tout le monde de court. Les premières semaines de récolte semblaient dans la normale, avec des fruits présentant un calibre moyen en hausse. Mais les fortes chaleurs de septembre et début octobre ont perturbé le processus de maturation et conservation des fruits. Nous surveillons de près la suite de la récolte, jusqu’à fin novembre. La qualité des fruits transformés est pour sa part toujours au rendez-vous », évoque Jean-Louis Benassi, directeur de l’Unicid.

 

L’heure est à l’adaptation

 

Depuis quelques années, la multiplication d’épisodes extrêmes (gelées tardives, déficits hydriques d’été et de début d’automne, canicules) ayant des conséquences sur le verger et sur les fruits interroge la filière cidricole. Dans ce contexte, l’Unicid et les acteurs de la filière sont résolus à trouver les moyens qui leur permettront de s’adapter afin d’atteindre leur objectif commun : assurer une récolte adaptée aux besoins malgré les aléas climatiques. En attendant, face aux enjeux de la récolte actuelle, les acteurs de la filière collaborent étroitement pour partager leurs problématiques, évaluer la situation et élaborer des solutions.

 

« Nous savons que les aléas climatiques font désormais partie intégrante de notre réalité, et nous devons nous y préparer. En attendant, nous prenons les mesures appropriées pour optimiser la récolte des pommes à cidre arrivant à maturité dans les semaines à venir », déclare Jean-Louis Benassi.

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