Dans un contexte de hausse record des prix depuis 6 mois, les 300 acteurs et experts internationaux qui ont échangé sur les différents « drivers » du marché lors du PARIS GRAIN DAY 2021, ont conclu à un indicateur légèrement haussier pour 2021.

« Le Paris Grain Day Consensus affiche une tendance légèrement haussière pour l’année civile 2021 avec une note de 3,63 sur 5 (5 étant très haussier) » annonce Michel Portier directeur du Paris Grain Day et d’Agritel. Il est supérieur à l’indicateur de 2020 qui s’élevait à 3,08. Issu du vote de l’ensemble des acteurs internationaux de la filière des grains, il reflète leur sentiment sur le marché actuel des matières premières agricoles.

Selon les experts du monde entier présents en vidéo-conférence, l’année 2020 a marqué un profond changement de paradigme. Avec l’épidémie Covid-19, les perspectives macro-économiques sont assez pessimistes : la sortie de crise s’annonce douloureuse et longue, particulièrement sur le marché du pétrole.  Plombée par le ralentissement du secteur des transports, la demande, devrait rester faible jusqu’en 2023. Les décisions des pays de l’OPEP seront la clef d’équilibre de ce marché, avec un risque potentiel d’amplification des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Des inégalités risquent de se creuser davantage entre les pays émergents, pénalisés dans leur accès aux vaccins et aux refinancements bon marché, et les pays développés. Ces derniers pourront creuser leurs déficits budgétaires par les politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales, mais cet afflux de liquidités pourrait contribuer au gonflement de bulles spéculatives inquiétantes. Dans ce contexte, la fragilisation du multilatéralisme, combinée à la contestation de la mondialisation, présage d’un avenir instable sur le plan géopolitique.

Portée par sa croissance et une demande domestique insatiable, la Chine entraîne toutes les matières premières -hors pétrole- à la hausse dans des proportions jamais atteintes depuis 8 ans.  Cela concerne les céréales et les oléagineux qui, en l’espace de quelques mois, sont passés d’un contexte d’offre lourde à un marché très tendu par l’explosion de la demande. De l’avis des experts, l’empire du Milieu, devrait continuer d’importer massivement pendant encore plusieurs années afin de garantir sa sécurité alimentaire. Cette tendance inquiétante va dangereusement et durablement réduire les stocks d’oléagineux et maïs aux Etats-Unis et dans de nombreux pays. Dans ce contexte, l’interventionnisme d’Etat progresse chez certains pays exportateurs comme la Russie ou l’Argentine qui souhaitent privilégier leur propre sécurité alimentaire face à l’export.

Alors que la volatilité des marchés est exacerbée, de nouvelles références de prix et de nouveaux outils de couverture sont attendus par les opérateurs. C’est notamment le cas du blé ukrainien, avec l’annonce par Euronext lors de la conférence, d’un nouveau contrat à terme en « cash-settlement » en partenariat avec Argus Media, leader mondial dans l’activité de prix de référence sur les marchés des matières premières et désormais maison mère d’Agritel.

 

PARIS GRAIN DAY : Sessions précédentes

 

A propos du Paris Grain Day

Pour sa 5e édition, le Paris Grain Day, s’impose comme le rendez-vous de référence européen du marché des matières premières agricoles.

Le Paris Grain Day a été lancé en 2017 par la société de conseil Agritel . Rendez-vous européen incontournable dédié aux marchés des grains, l’événement est né du constat de la complexité de l’environnement actuel, marqué entre autres par des prix dégradés. Il a ainsi pour vocation de favoriser une prise de recul qui permettra à la filière européenne des grains de poursuivre son adaptation à un monde en évolution.

 

Photo: Michel Portier, Directeur Général du Paris Grain Day et d’Agritel

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