Par Interbev
Le modèle d’élevage français de ruminants est un exemple de production durable et responsable qui participe à notre souveraineté alimentaire.
Il se caractérise notamment par un élevage herbager, à taille humaine, autosuffisant en aliment et respectueux du bien-être animal. Il entretient un lien fort avec les territoires, façonne les paysages, participe au maintien de la fertilité des sols, essentielle aux cultures, contribue à stocker du carbone et à préserver la biodiversité en entretenant les ressources naturelles.
LE MODÈLE FRANÇAIS D’ÉLEVAGE DE RUMINANTS
Le modèle d’élevage français de ruminants est la pierre angulaire d’une agriculture durable en raison de ses nombreuses externalités positives sur l’environnement. Il entretient les prairies et les haies, préserve la biodiversité, est capable de compenser une partie de ses émissions de gaz à effet de serre via le stockage carbone dans les sols des prairies, et possède un niveau d’autonomie fourragère très important. En effet, la ration des bovins viandes est composée en moyenne de 78 % de part d’herbe, dont 48 % d’herbe pâturée.
Cependant, les surfaces de prairies et parcours herbagers continuent de régresser en Europe, comme les cheptels. Pourtant leur contribution essentielle à l’environnement ne fait plus question. Il n’y a pas de prairies sans élevages d’herbivores qui les valorisent, ni sans les produits laitiers et carnés qui en résultent. En fournissant des protéines de qualité et en apportant des micro-nutriments indispensables peu présents ou absents dans les produits végétaux, la viande et le lait de l’élevage d’herbivores contribuent significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’élevage herbager est d’autant plus important que, dans de bonnes conditions, dans des exploitations à taille humaine, il présente des atouts indispensables à la qualité de l’environnement.
LES CHIFFRES CLES :
1/3 des émissions de l’élevage bovin sont compensées par le stockage de carbone dans les sols des prairies
pâturés par les animaux.*
85 tonnes est l’estimation de la quantité de carbone stockée sous 1 hectare des prairie.
SÉBASTIEN VALTEAU,
ÉLEVEUR DE VACHES PARTHENAISES EN MAINE & LOIRE (49)
Sébastien Valteau élève des vaches Parthenaises dans la douceur de la campagne angevine. Dans un secteur où les émissions de gaz à effet de serre nationales représentent 10,4 %, il a fait le choix par conviction, tout comme les autres intervenants de la filière d’aller plus loin pour limiter l’impact environnemental de son élevage.
« Face aux urgences climatiques, environnementales et sociales, l’élevage herbager français est
un atout, y mettre fin serait dramatique pour le climat, avec pour conséquences le retournement
des prairies, qui libérerait les microorganismes du sol et le carbone contenu dans les racines
et la matière organique. Économe en énergies fossiles et en intrants, donnant une large place
aux prairies qui réunissent beaucoup d’atouts (biodiversité, stockage de carbone, préservation
de la ressource en eau et de la structure des sols), ce modèle d’élevage facilite l’expression des
comportements naturels des animaux, s’insère dans une gestion responsable des ressources. »
ACTIONS CONCRÈTES :
• La préservation et la restauration de prairies et de pâturages : pour stocker davantage de carbone.
• Le recours à l’innovation technique et technologique : pour améliorer la productivité de l’élevage, tout en réduisant son impact carbone.
• Une meilleure gestion de l’affouragement des animaux.
• L’installation de panneaux photovoltaïques : pour produire de l’énergie renouvelable et contribuer à l’autonomie énergétique de son exploitation.
Aujourd’hui, fort de ces atouts, l’élevage herbager français a la capacité d’apporter des solutions pour limiter le réchauffement climatique et améliorer la biodiversité des territoires. Les contributions des prairies à la qualité de l’eau, à la biodiversité et à la lutte contre le réchauffement climatique, par le stockage de carbone, sont aujourd’hui reconnues.
Ainsi, la filière Élevage et Viande se mobilise pour contribuer à atteindre les objectifs de réduction des émissions de méthane fixés par le Gouvernement d’ici 2030 (5 millions de tonnes équivalent CO2)
LES PRAIRIES D’ÉLEVAGE
DE HAUTS LIEUX DE BIODIVERSITÉ**
Les prairies permanentes sont les principales réserves de biodiversité agricole en Europe, au même niveau que celle des forêts peu exploitées. Plus de la moitié des espèces végétales endémiques d’Europe sont des espèces prairiales, et leurs sols abritent une biodiversité bien plus importante que sous terre cultivée.
Les prairies temporaires de courte durée ont une diversité plus faible, mais leur présence dans le paysage et les infrastructures agroécologiques qui leur sont associées (comme les haies) contribue à un meilleur contrôle des ravageurs des cultures, comme à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires.
DES PUITS DE STOCKAGE DE CARBONE**
En élevage, les herbivores digèrent la cellulose pour s’en nourrir, en produisant du méthane (CH4), au pouvoir de réchauffement plus important que le CO2 mais à la durée de vie courte. Les prairies stockent du carbone en quantité assez importante pour compenser une partie de ces émissions.