Par CNPO

Une production mondiale réduite à 1 490 milliards d’œufs en 2022

En 2022, la production mondiale d’œufs de consommation de poules estimée par l’ITAVI à partir des données disponibles (FAO, IEC, Eurostat et sources nationales) s’établissait à près de 79,6 millions de tonnes équivalent œuf coquille (téoc), soit environ 1 490 milliards d’œufs, en baisse de 0,8 % par rapport à 2021, notamment liée à la baisse des ÉtatsUnis ( 3,1 %) et l’UE27 ( 0,6 %).

En effet, en 2022, la tendance inflationniste, la guerre en Ukraine et l’influenza aviaire ont bouleversé le marché mondial avec des impacts contrastés. Depuis le début d’année 2022, plus de 60 millions de poules pondeuses ont été touchées par l’épizootie dans le monde. Les USA restent de loin le pays le plus impacté, avec 45 millions de pondeuses concernées.

Avec 25,5 millions de tonnes produites en 2022, la Chine représentait à elle seule 32 % de la production mondiale.
Elle est suivie par l’UE27, qui représente 8 % de la production mondiale et par l’Inde (7,3 %), qui prend la 3e place aux USA (7,2 %).

 

La France partage sa place de n°1 de la production en Europe (Source : estimations ITAVI)

En 2022, la France a produit 14,4 milliards d’œufs (896 000 tonnes), une production en baisse d1,2 milliard d’œufs par rapport à 2021 en raison de l’influenza aviaire.
La France partage donc désormais sa 1ère place des pays producteurs d’œufs de l’Union européenne (environ 14 % de la production en 2022), avec l’Allemagne et l’Espagne.

Une baisse de la production d’œufs en France marquée par l’influenza aviaire (Source : estimations ITAVI)

Depuis novembre 2021, plus de 15 millions de poules pondeuses et de poulettes ont été décimées en Europe par l’influenza aviaire, cela représente près de 5 % du potentiel communautaire. La France est le pays d’Europe le plus touché, avec plus de 4,5 millions de pondeuses et poulettes concernées par l’épizootie, soit 9,5 % du cheptel. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2022, selon les estimations de l’Itavi, la production a fléchi de 8 % pour s’élever à 14,4 milliards d’œufs. Cette estimation tient compte des poules et poulettes touchées par les mesures liées à l’influenza aviaire, du ralentissement des mises en place dans les zones concernées ainsi que de l’allongement de la durée de ponte dans certains lots.

 

2023 : une reprise ralentie par de nouveaux cas d’influenza aviaire

La reprise est difficile en 2023.

Depuis le début de l’année, 1 foyer dans un élevage des DeuxSèvres et 18 foyers ont été détectés sur des élevages de poules et poulettes dans les Côtesd’Armor. Ce département réunit 21 % des poules pondeuses françaises et 21 % des reproducteurs. La France a ainsi perdu 1,1 million de poules pondeuses et environ 200 000 poulettes en raison de l’influenza aviaire. Ces pertes représentent une réduction de la production de 28 millions d’œufs par mois.
Le retour à un niveau de production d’avant crise ne devrait pas intervenir avant l’automne 2023. L’ITAVI estime que la production d’œufs devrait progresser en 2023 de 5 % par rapport à 2022, et ainsi rester inférieure de 4 % à la production de 2021.

 

Des indemnisations indispensables pour soutenir la reprise


D’après les estimations, les pertes liées à l’influenza aviaire sur les années 2021/2022
s’élèveraient au total à plus de 246 millions d’euros pour notre filière. Les conséquences
sont donc colossales et, du fait des cycles longs de production, il convient d’assurer dans les
meilleures conditions la reprise de la production. Il s’agit d’une condition nécessaire pour
fournir des Œufs de France au marché français. La forte demande du marché démontre
l’importance des œufs, produits de première nécessité et anticrise, pour les consommateurs
français.

Il convient donc d’accompagner les éleveurs français de poulettes et de poules pondeuses en
indemnisant à 100 % leurs pertes pendant les périodes de restriction et non seulement à 90 %
comme annoncé par le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

La filière des œufs demande également un allongement, audelà des 150 jours annoncés, de
la période d’indemnisation suivant la levée des restrictions pour cette production avec des
cycles longs. Les professionnels appellent également à une prise en charge d’une très grande
partie des pertes durant cette période.

Par ailleurs, les professionnels des différentes filières avicoles espèrent que l’accès à la
vaccination sera un moyen de lutte complémentaire à ceux déjà déployés pour lutter contre
l’influenza aviaire hautement pathogène. La filière des œufs appelle à réfléchir à une
vaccination des poulettes en cas de future flambée de l’épizootie.

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