Par SITEVI

CHRISTOPHE RIOU *Directeur Général de l’Institut Français de la Vigne et du Vin

 

LES CHIFFRES de la filière vigne-vin

 

La filière vitivinicole française est présente dans 66 départements

786 000 ha
La France représente 11,2% de la surface mondiale de vignes de cuve

4,2 milliards de litres de vin ont été produits par la France en 2022, soit 17% de la production mondiale. Il s’agit du 2e producteur mondial de vin derrière l’Italie en volume. Les 3/4 des vins produits sont des vins tranquilles dont 55% en rouge, 26% en blanc et 19% en rosé

93% de la production viticole française est réalisée sous signe de qualité : AOP (60%) et IGP (33%), représentant 437 ODG et plus de 54 000 exploitations pour environ 700 000 ha de vigne

En 2022, la consommation mondiale de vin reste stable à 33 milliards de bouteilles. 10 pays consomment 70% des volumes produits mondialement.
La France est en seconde position, derrière les Etats-Unis avec 3,5 milliards de bouteilles (eq. 75 cl) consommées mais devant l’Italie (2,6 milliards de bouteilles)

Près de 500 000 emplois directs et indirects sont générés par la viticulture sur le territoire français. La filière vitivinicole française, ce sont les 500 000 acteurs de la vigne et du vin (viticulteurs, collaborateurs du négoce) mais aussi des emplois indirects (entreprises de services et logistique, salariés de syndicats et d’administration, emplois saisonniers, etc…)

1 exploitation agricole sur 5 a une activité vitivinicole. Ellessont 59 000 sur le territoire français. 57% des volumes produits sont vinifiés par des caves particulières. Les 43% restants sont vinifiés par les 1 500 négociants vinificateurs et coopératives

Si la surface des vignes de cuve représente 3 % des surfaces agricoles françaises, le vin représente 15% de la production agricole en valeur (Valeur au prix de base, 12 milliards d’€ à la production)

En plus du rôle incontestable dans l’aménagement des paysages et dans la préservation de la dynamique rurale, la viticulture joue un rôle clé pour la 1re activité française qu’est le tourisme. 10 000 caves touristiques fréquentées par plus de 10 millions de visiteurs par an.
39% des oenotouristes sont étrangers. 36 destinations sont labellisées “Vignobles & Découvertes” et permettent de proposer des séjours complets autour de la vigne et du vin

La Provence est la 1re région de France productrice de vin rosé :
157 millions de bouteilles AOC produites en 2022, soit 38% de la production nationale et 4,2% des vins rosés produits dans le monde

*Source CNIV/Agreste/OIV

 

TENDANCES et perspectives

 

UNE FILIÈRE MOBILISÉE DANS LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES

L’année 2023 a été marquée par un engagement important de
la filière vin dans la démarche RSE afin de répondre aux attentes
sociétales. Parmi les 466 entreprises françaises, tous secteurs
confondus, qui ont été évaluées Engagé RSE, 11 % sont issues de la
filière vin.

L’Institut Français de la Vigne et du Vin est d’ailleurs devenu,
en 2023, le premier Institut technique agricole et agroalimentaire à
obtenir le label Engagé RSE niveau confirmé de l’AFNOR. Avec cette
labellisation, l’IFV joue pleinement son rôle d’accompagnement
de la filière dans la construction d’un vignoble pérenne, résiliant,
vivant et humain et contribue ainsi au développement durable
des territoires et des entreprises. La démarche RSE va également
permettre de préparer la filière aux enjeux contemporains que sont
l’adaptation et l’atténuation au changement climatique, la transition
agroécologique et la nécessaire évolution des styles de vin pour
faire face à l’évolution des modes de consommation.

CHANGEMENT CLIMATIQUE : DES SOLUTIONS PAR L’INNOVATION

Dans ce contexte, l’innovation se trouve au coeur des débats. Après
avoir remis, il y a 2 ans, au ministère de l’Agriculture, son plan
stratégique face au changement climatique, la filière viticole à mis
en oeuvre son plan d’action avec deux actions significatives :

• L’intégration, sous conditions, de Variétés d’Intérêt à Fin
d’Adaptation (VIFA) a permis l’introduction à petite échelle (5
% des surfaces ; 10% de l’assemblage) de nouveaux cépages
étrangers ou patrimoniaux adaptés au changement climatique
et de variétés résistantes aux maladies dans les cahiers des
charges, sans perdre l’appellation d’origine, moyennant un
suivi technique précis dans le cadre d’une convention entre le
viticulteur, l’ODG et l’INAO.

• Le dispositif d’évaluation des innovations (DEI) ouvre la voie
aujourd’hui aux vignerons expérimentateurs pour l’introduction,
à des fins de tests et pour une durée donnée, à des pratiques
culturales (densité, surface foliaire, ombrage…) ou oenologiques,
dans la limite de 10% des quantités commercialisées sous AOP.
“Innover pour rester” tel est l’un des axes forts de la stratégie
d’adaptation et d’atténuation au changement climatique dont s’est
dotée la filière viticole avec l’appui de l’INAO pour faire évoluer les
cahiers des charges. La filière a ainsi fait le choix d’innover, au coeur des
territoires, avec les AOP et les IGP qui se sont fortement impliquées
dans cette stratégie. Rappelons que 93% de la production viticole
française est sous AOP (60%) ou IGP (33%), représentant 437 ODG et
plus de 54 000 exploitations pour environ 700 000 ha de vigne.
Pour faire face au changement climatique, la viticulture doit relever
deux défis majeurs : adapter les pratiques tout en atténuant les
effets sur le changement climatique par une diminution de son
empreinte carbone. L’IFV a développé l’outil GES&VIT qui permet
d’évaluer l’empreinte carbone des pratiques à l’échelle des
entreprises viticoles. Il faut aussi encourager la compensation des
émissions de Gaz à Effet de Serre par des dispositifs de couverts
végétaux dans les vignes et de plantation de haies pour améliorer
la séquestration du carbone dans les sols. La filière vin a déposé
récemment auprès du ministère de la Transition
écologique, son référentiel Label Bas Carbone
spécifique à la viticulture. On ne peut que s’en
féliciter. Cela va permettre aux entreprises
viticoles d’accéder au marché volontaire pour
accélérer l’amélioration de leurs pratiques.

 

LA TRANSPARENCE DES PRATIQUES

Faisant suite à la dynamique de la certification
environnementale, la filière vin s’est organisée
autour d’une nouvelle règlementation européenne
sur l’étiquetage des vins. À compter du
8 décembre 2023, il sera obligatoire de préciser
la liste de tous les ingrédients contenus dans les
vins produits après cette date ainsi que leur valeur
nutritionnelle. Tous les metteurs en marché en
Europe devront alors spécifier sur les bouteilles
et les bag-in-box© la composition de leur vin, les
valeurs nutritionnelles et caloriques. L’étiquetage
pourra être dématérialisé et prendre la forme
d’un QR code. Cette nouvelle règlementation,
très impactante sur les pratiques oenologiques,
va inciter les professionnels à recourir de moins
en moins à des additifs et à se tourner vers de
nouvelles méthodes physiques.
L’édition 2023 du SITEVI sera à nouveau
l’occasion de découvrir ces nouvelles méthodes
et innovations dans un secteur en forte évolution
face aux enjeux contemporains

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