Au moment au se tient le Salon de l’Agriculture,une question se pose pour l’attractivité de ce secteur : comment attirer de nouveaux profils pour répondre aux besoins de recrutement ?

Face à ces difficultés, des entreprises s’engagent depuis 30 ans pour former et qualifier leurs futurs salariés grâce aux Geiq (Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification). Dans le secteur agricole, douze Geiq recrutent et forment des salariés grâce à l’alternance.

→ Une convention a été signée dans le cadre d’un partenariat national entre la Fédération Française des Geiq et la Caisse centrale de la MSA le vendredi 3 mars au Salon de l’Agriculture.

En 2022, selon Pôle Emploi, le secteur agricole a engendré 257 390 projets de recrutement. Les métiers agricoles sont d’ailleurs dans le top 10 des métiers qui ont le plus recruté (source) l’an passé. Par exemple, le métier “agriculteur salarié” est le cinquième métier le plus recherché en France avec 75 000 projets de recrutement. Plusieurs métiers sont identifiés comme prioritaires : agent de culture ou d’élevage, conducteur d’engins agricoles, agent tractoriste ou encore agent de conditionnement. Les raisons des difficultés de recrutement sont multiples : pénurie de candidats, manque de motivation, inadéquation des compétences…

Pour y remédier, douze Geiq agricoles recrutent sur des métiers variés en France. Ils fédèrent 683 entreprises adhérentes et ont accompagné 640 salariés en parcours, avec un taux de réussite de 94 % à l’examen de formation et 76 % de sorties vers l’emploi (source : Observatoire 2022 sur l’activité 2021, Geiq Agriculture & Espaces verts).
 

 Le modèle Geiq comme réponse aux besoins de l’emploi agricole 

Dans le secteur agricole, il existe une culture de l’emploi partagé liée à la saisonnalité des activités. Il est courant qu’un salarié travaille dans plusieurs entreprises. Le modèle Geiq s’adapte particulièrement bien à ce contexte grâce à la mise à disposition de personnes salariées en contrat de professionnalisation ou en apprentissage. En effet, le Geiq apporte de nombreux avantages aux entreprises agricoles qu’il accompagne.
 

Il permet un allègement des démarches administratives pour l’agriculteur : le Geiq porte le contrat de travail et s’occupe de toutes les formalités et déclarations, comme en témoigne Flavie Gobin (Geiq Agriqualif Pays de la Loire) : “Pour l’entreprise, passer par le Geiq est plus intéressant que d’embaucher un salarié en direct car le Geiq accompagne sur les parties management et salariat. Elle n’a pas à assurer la gestion administrative du contrat : le Geiq s’occupe de tout et propose également un parcours de formation à la carte en fonction des besoins de l’entreprise et des attentes de l’alternant.”

Comme l’explique le Geiq Agri Limousin Périgord qui a accompagné Sarah dans le cadre du dispositif Geiq, les liens des Geiq avec les acteurs locaux permettent la construction de parcours de formations diversifiés adaptés au type d’exploitation, l’acquisition et le développement de compétences spécifiques : “Le dispositif du Geiq répond au besoin de l’entreprise et à celui de l’alternant car il propose un accompagnement personnalisé, avec une totale disponibilité du référent. Il assure aussi des relations étroites avec le centre de formation et tous les acteurs du territoire : mission locale, Mutuelle sociale agricole (MSA), etc.”

Face aux difficultés de recrutement, le Geiq ouvre également les portes du secteur agricole à des salariés qui bénéficient d’un véritable accompagnement et obtiennent une qualification à l’issue de leur parcours. “Sans notre accompagnement, l’entreprise adhérente n’aurait probablement jamais retenu le CV d’Achref . Nous avons su valoriser sa candidature en privilégiant ses compétences et sa motivation. Puis c’est l’immersion d’Achref dans le monde professionnel qui a permis de faire oublier la prévalence du CV à l’entreprise, pour s’intéresser exclusivement à la compétence et la motivation de l’alternant”, raconte Nadège Durimel, directrice du Geiq 3A.
 

 Partenariat entre la Caisse centrale de la MSA et la Fédération Française des Geiq 

Sur le terrain, les Geiq agricoles et les caisses locales de la MSA sont partenaires depuis de nombreuses années. Afin de concrétiser ces liens et de continuer le développement des Geiq de ce secteur, une convention est signée dans le cadre d’un partenariat national entre la Fédération Française des Geiq et la Caisse centrale de la MSA le vendredi 3 mars au Salon de l’Agriculture.
 

 Les Geiq, un tremplin efficace vers l’emploi 

Il faut l’avoir vécu pour le comprendre : la recherche d’emploi pour une personne sans qualification et avec peu d’expérience relève du parcours du combattant, comme en témoignent les histoires de parcours réussis que la Fédération Française des Geiq relate dans La plus belle façon d’embaucher, son magazine consultable en ligne. Pour la fédération, l’enjeu est important : que ce dispositif s’adresse à un plus large public parmi celles et ceux qui se retrouvent éloignés du marché du travail. Les Geiq permettent, aux personnes qui en bénéficient, d’être rémunérées, formées, aidées, avec un emploi durable à la clé.

Les Geiq accompagnent les entreprises dans leurs recrutements via l’alternance. En proposant des profils différents, accompagnés tout au long du parcours de formation et d’insertion, ils permettent de répondre à leurs besoins en main-d’œuvre dans de nombreux secteurs en tension. À l’issue, les entreprises adhérentes des Geiq ont la possibilité de recruter directement en CDI le salarié. Et ça marche ! En 2021, les Geiq de France ont accompagné 14 278 personnes avec un taux de réussite à l’examen exemplaire : 93 %. Parmi les sortants du dispositif, 70 % ont été embauchés. Les Geiq peuvent compter sur le soutien des collectivités et de l’État pour accompagner leur développement avec un objectif : augmenter les possibilités de parcours d’insertion en alternance et proposer des solutions concrètes de retour à l’emploi durable.