C’est l’heure des vendanges pour les cépages blancs des appellations d‘origine contrôlées des vignobles de la vallée du Rhône.

Les vendangeurs (qui ont démarré avec les muscats autour du 20 août) ont donné les premiers coups de sécateurs sur les blancs le 2 septembre soit près d’une semaine de retard par rapport à 2023. Les vendanges des rouges devraient débuter à la mi- septembre.

Le millésime 2024 s’annonce comme un millésime plus tardif que 2020 et 2022 (record de précocité) avec 10 jours d’écart. Cette année, les dates de vendanges se rapprochent des moyennes décennales.

L’hiver 2023 a été l’un des hivers les plus chauds enregistré dans les vignobles de la vallée du Rhône et s’est montré relativement sec, déclenchant le débourrement précoce de la vigne. La douceur des températures s’est poursuivie en mars, mais les pluies ont été abondantes, comblant ainsi le déficit en pluviométrie enregistré depuis le début de l’automne. La vigne a donc pu se développer sans stress hydrique sur cette période.

En avril 2024, la phénologie fut en avance de 10 à 15 jours par rapport à 2023 avec une certaine hétérogénéité dans une même parcelle et entre parcelles sur une même zone. Le risque de mildiou a été élevé au moment du débourrement, notamment sur les cépages plus sensibles comme le grenache. La climatologie du début d’été (vent et absence de pluie) a permis de faire redescendre ce risque à un niveau modéré.

Entre le 19 et le 21 avril 2024, le gel a touché certains vignobles de la vallée du Rhône.
Des dégâts plus ou moins importants ont pu être constatés notamment dans le Luberon, le Ventoux et le Diois et sur le secteur de Crozes-Hermitage pour la partie septentrionale.

Le mois de mai 2024, comme celui de mars, a été très pluvieux. Les cumuls des précipitations ont été supérieurs à la normale sur la quasi-totalité du vignoble rhodanien. Ces conditions météorologiques ont permis de compenser la précocité du débourrement de la vigne. Ainsi, les parcelles ont réalisé leur floraison quasiment en même temps que l’année dernière.

À la mi-juillet, la maturité des raisins notamment sur la partie méridionale du vignoble, accusait un retard d’environ une semaine par rapport à l’avancée de la maturité à la même période en 2023.

Actuellement, le bon état sanitaire du vignoble se maintient avec une dynamique du poids des baies qui augmente et se situe au-dessus de la moyenne des millésimes précédents. D’un point de vue quantitatif, le mildiou a pu impacter les rendements sur certaines zones mais ils restent dans la moyenne des derniers millésimes. Les bonnes conditions météorologiques de l’été ont permis d’assainir la récolte. Les vendanges démarrent dans un contexte très favorable aux conditions de maturation notamment grâce aux amplitudes thermiques entre le jour et la nuit.

 

En résumé, le millésime 2024 aura vécu, comme les deux millésimes précédents, des
aléas climatiques importants se traduisant par une certaine hétérogénéité volumique
et un travail accru dans la vigne. Cette année encore les vignerons des vignobles de la
vallée du Rhône auront œuvré de tout leur savoir-faire et ténacité dans les vignes pour
garantir la qualité de la récolte.

Sur la partie méridionale, on constate quelques jours de retard par rapport à 2023.
La rive gauche méridionale a été relativement épargnée par l’épisode de mildiou. En
revanche, sur la rive droite la pression mildiou a été plus marquée, avec un impact
léger en termes de rendement, mais sans conséquence sur l’état sanitaire du vignoble
grâce aux conditions météo favorables de l’été. Quelques épisodes de grêle localisés
ont également eu un effet sur les sorties de grappes.

Sur la partie septentrionale, le millésime 2024 s’annonce comme un millésime plutôt
tardif, similaire à 2019. Les parcelles sur sols profonds avec des réserves utiles en eau,
montrent un retard de maturité plus marqué (notamment sur les Crozes Hermitage
blancs). À l’inverse les coteaux de Cornas par exemple sont proches des maturités de
l’année dernière en termes de degrés. Le poids des baies est globalement dans les
moyennes hautes. Le millésime montre une tendance hétérogène dans l’évolution des
maturités et un écart dans le potentiel de rendement.

Les vignerons du 2ème plus grand vignoble AOC français sont confiants quant au
potentiel du millésime qui se profile. Bien qu’il soit encore tôt pour le décrire, 2024
devrait offrir un grand millésime, très agréable à boire et avec des caractéristiques
similaires à celui de 2019. Les premiers jus annoncent déjà de belles maturités
tanniques et de beaux équilibres.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *