Par Collectif Stop CETA/Mercosur
Gabriel Attal vendredi, Marc Fesneau à plusieurs reprises ce week-end, ont réaffirmé que « la France s’opposait de manière claire à la signature du traité de libre-échange avec le Mercosur ».
Cette prise de position soulève de nombreuses questions puisqu’Emmanuel Macron avait déjà affirmé à plusieurs reprises « avoir bloqué les négociations », comme en 2020 devant la Convention citoyenne sur le climat, et/ou exprimé le désaccord de la France sur l’accord UE-Mercosur « en l’état ».
Parmi ces questions :
1️. Pourquoi la France laisse-t-elle les négociations se poursuivre ? Ces négociations sont menées par la Commission européenne sur mandat donné par les Etats-membres de l’UE, donc au nom de la France. Ainsi en est-il du nouveau round de négociations de haut-niveau qui s’est tenu au Brésil ces jeudi 25 & vendredi 26 janvier 2024 où la Commission européenne a cherché à finaliser les négociations, y compris donc au nom de la France. Qu’en dit l’exécutif ?
2. La Commission européenne dit vouloir conclure ces négociations d’ici à fin février 2024. Marc Fesneau a indiqué que la France faisait « les pressions nécessaires sur qui il faut pour faire en sorte que ce traité du Mercosur n’aboutisse pas ». Si l’on écoute la Commission européenne, on n’a jamais été aussi près d’aboutir.
La France pèse-t-elle réellement de tout son poids pour bloquer ces négociations ? On peut en douter. Sans ministre du commerce extérieur depuis la nomination du gouvernement Attal, la France n’était pas représentée au rang ministériel lors de la réunion des ministres du commerce extérieur qui s’est tenue à Bruxelles les 22 et 23 janvier 2024, juste avant que la Commission n’annonce vouloir les conclure d’ici à fin février. Pourquoi la France ne l’a-t-elle pas empêchée ?
3. Pour Emmanuel Macron et ses différents gouvernements ont soutenu tous les accords de libre-échange négociés, ratifiés, ou entrés en vigueur depuis 2017 ? La liste est longue : entrées en vigueur des accords avec le Canada & l’Equateur (2017), le Japon & Singapour (2019), le Vietnam (2020), ratification de celui avec la Nouvelle–Zélande (2023), la finalisation des accords avec le Chili et le Mexique (2024), la négociation des accords avec la Thaïlande, l’Inde, l’Australie, l’Indonésie (2024).