Par Weenat

 

Alors que la sécheresse hivernale était au cœur des discussions, la pluie, tant attendue, est arrivée début mars en Nouvelle-Aquitaine. Quelle quantité de pluie est tombée dans la région ? Cela suffira-t-il pour les cultures ? À l’occasion de la journée mondiale de l’eau, Weenat revient en détail sur la situation hydrique de la région et l’impact sur les cultures. Décryptage avec Emmanuel Buisson et Pierre Giquel, nos experts agro-météo.

 

Y aura-t-il de l’eau pour le développement des cultures ?

La Nouvelle-Aquitaine a été marquée par un hiver sec, comme le reste de la France. Néanmoins, les épisodes pluvieux de début mars ont pu changer la donne. En effet, entre le 1er octobre 2022 et le 14 mars 2023, la région Nouvelle-Aquitaine a enregistré seulement 6% de précipitations en moins qu’en moyenne sur les 10 dernières années (450 mm contre 483 mm). Sur la même période l’année dernière, les précipitations enregistrées étaient 30% plus faibles que la normale décennale (infographie).

De plus, la région Nouvelle-Aquitaine comptabilise 30 jours de pluies dites efficaces, c’est-à-dire avec une pluviométrie supérieure à 5 mm. C’est exactement le même nombre de jours de pluie que la normale sur les 10 dernières années.

« Pour autant les nappes phréatiques ne sont pas rechargées et il est maintenant trop tard pour qu’elles le soient en 2023. En effet, une fois la reprise de la végétation, c’est elle qui se sert en premier lors des épisodes de pluie. Seuls les sols en surface ont pu stocker de l’eau et pourront alimenter les cultures » précise Emmanuel Buisson, Directeur Recherche et Innovation chez Weenat.

 

« Les agriculteurs de la région vont donc devoir s’adapter au fil de la saison. Car avec pour seule réserve, l’eau stockée dans le sol superficiel, ils n’ont pas vraiment de marge de manœuvre », poursuit Pierre Giquel, ingénieur agronome chez Weenat.

 

Une saison sans risque pour les cultures ?

Pour les viticulteurs et arboriculteurs de Nouvelle-Aquitaine, aucun risque n’est à prévoir pour le moment. Les précipitations excédentaires par rapport à la normale ont permis de bien recharger les sols. Et en sortie d’hiver, les besoins en eau des arbres restent encore faibles.

Pierre Giquel préconise néanmoins de rester vigilant concernant les grandes cultures. « Les sols ont pu profiter des pluies de ces derniers jours pour recharger leur stock. Les blés et orges en place sont en reprise de végétation et disposent de racines peu profondes avec des prélèvements en eau modestes et une teneur en eau des sols suffisante. Cependant, la pluviométrie des prochaines semaines sera à surveiller car le niveau des nappes phréatiques et des réserves reste faible. Si les prochaines pluies ne sont pas suffisantes, il y aura un risque important d’arrêtés préfectoraux limitant l’utilisation de l’eau par l’agriculture à des périodes clés pour le développement du végétal (montaison, floraison) ».

 

 

À quoi faut-il s’attendre dans les mois à venir ?

Les agriculteurs sont dépendants de la météo. Dans la situation actuelle, c’est-à-dire sans réserve d’eau dans les nappes phréatiques, tout va dépendre de la météo des prochains mois. « D’après les tendances saisonnières, le mois d’avril serait proche des normales. Quant au mois de mai il pourrait être très excédentaire en termes de pluviométrie également » indique Emmanuel Buisson.

Résultat, si la météo à venir est conforme aux prévisions saisonnières, les cultures risquent de développer des maladies.  En revanche, si la saison est finalement plus sèche qu’envisagée, les agriculteurs seront confrontés à un stress hydrique très fort puisqu’il n’y a pas de réserve d’eau. Pour économiser la ressource en eau, ils doivent dès maintenant piloter finement les apports d’eau pour leurs cultures.

 

Pour en savoir plus sur la saison à venir, il va falloir attendre, et surveiller la météo au fil de l’eau !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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