Par Weenat

 

Depuis 15 jours, la pluie est revenue à peu près partout en France. Partout ? Non. La pluie est encore et toujours absente, sur une partie du pourtour méditerranéen. Résultat, dès le début du mois de mars, les arrêtés de restriction de l’usage de l’eau ont commencé à pleuvoir dans certains départements. Les Pyrénées-Orientales sont d’ailleurs passées en alerte renforcée. À l’occasion de la journée mondiale de l’eau, Weenat revient sur la situation hydrique de la région et les conséquences pour son agriculture. Décryptage avec Emmanuel Buisson et Pierre Giquel, nos experts agro-météo.

 

Une situation hydrique très hétérogène

Entre le 1er octobre 2022 et le 14 mars 2023, la région Occitanie a enregistré 29% de précipitations en moins qu’en moyenne sur les 10 dernières années (340 mm contre 478 mm). Et la différence est d’autant plus importante entre le nord-ouest et le sud-est de la région : il a plu 30% de moins dans le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales que sur le reste de la région sur la même période (263 mm contre 373 mm), comme le montre l’infographie ci-après (ou disponible en cliquant ici).

De plus, pendant cette période, l’Occitanie a enregistré 97 jours sans pluie. C’est 2 à 3 fois plus important que la normale des 10 dernières années (39 jours sans pluie en moyenne).

Résultat, cette partie de l’Occitanie cumule une sécheresse profonde, avec des nappes phréatiques qui n’ont pas pu être rechargées pendant l’hiver, et une sécheresse de surface. C’est-à-dire que les premiers mètres sous le sol manquent également d’eau.


Quels risques pour les cultures dans les prochains mois ?

Pour les viticulteurs, la situation est très critique. « Tout le pourtour méditerranéen (de Nîmes à Perpignan) subit un déficit hydrique très important. Cette importante zone viticole a reçu entre 40% et 60% de précipitations en moins par rapport à la normale. Les sols sont à sec et les nappes phréatiques très basses. Si la situation se poursuit, lorsqu’elle est possible, l’irrigation en viticulture devra être anticipée et ciblée aux stades critiques du végétal. Pour les cultures non irriguées, le stress hydrique sera d’autant plus fort et impactera les rendements » indique Pierre Giquel, ingénieur agronome chez Weenat.

Chez les producteurs de pommes et de poires situés dans le sud-est de l’Occitanie, les conditions hydriques sont similaires à la situation viticole.

« Dans le Tarn-et-Garonne, la pluviométrie a été plutôt excédentaire. Ce qui n’est pas sans conséquence pour les vergers. Les pluies de mars ont entraîné de premiers risques de contamination à la tavelure » commente Pierre Giquel.

Ainsi, les agriculteurs d’Occitanie oscillent entre un manque et un trop plein d’eau. Ils doivent chaque jour s’adapter pour préserver leurs cultures et assurer une bonne qualité ainsi qu’un bon rendement.

 

 

Prévisions saisonnières : une lueur d’espoir pour les agriculteurs

Les prévisions saisonnières des prochains mois vont être déterminantes pour les cultures. Encore faut-il qu’elles se confirment. « Les tendances indiquent un mois d’avril proche des normales. Quant au mois de mai, il pourrait être très excédentaire en termes de pluviométrie » indique Emmanuel Buisson, Directeur Recherche et Innovation, chez Weenat.

Résultat, si la météo à venir est conforme aux prévisions saisonnières, les cultures risquent de développer des maladies. En revanche, si la saison est finalement plus sèche qu’envisagée, les agriculteurs seront confrontés à un stress hydrique très fort puisqu’il n’y a pas de réserve d’eau. Pour économiser la ressource en eau, ils doivent dès maintenant piloter finement les apports d’eau pour leurs cultures.

 

Encore une fois, il va falloir que les agriculteurs fassent preuve de réactivité et d’adaptabilité.

 

 

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