Par Ellisphere

La France demeure la première puissance agricole européenne devant l’Allemagne et l’Italie.
Sa production est estimée à 73 milliards d’euros et représente environ 1.5 à 1.6% du PIB. Cependant, la production agricole française a diminué de  2% en valeur l’an dernier.

2019 a été une année mitigée : -4.8% pour la production végétale et -13.7% pour la production viticole. Seuls la production animale et le CA du secteur laitier ont progressé respectivement de +2.4% et 3.4%.

 

La France reste la première puissance agricole européenne, tant en surface exploitée (environ 30 millions d’hectares) qu’en production estimée à 73 milliards d’euros, devant l’Allemagne et l’Italie, soit entre 16 et 17% du marché européen.

En recul pendant plusieurs années, les exercices 2017 et 2018 avaient été plus favorables ; le millésime 2019 marque cependant le pas, la production agricole française ayant diminué de 2% en valeur. L’agriculture représente environ 1,5 à 1,6% du PIB français. Selon l’INSEE, cette contribution serait en recul de 5,9% en 2019.

2019, ANNÉE DIFFICILE

Parmi les secteurs les plus impactés en 2019, celui de la production végétale (-4,8%) a souffert du recul des cours mondiaux des céréales. La viticulture recule en volume (-13,7%) avec les mauvaises conditions climatiques alors que les prix sont stables en raison de stocks importants.

A noter également l’augmentation de la taxe décidée par Donald Trump, sur les vins français, qui est passée en octobre dernier à 25%.

Sachant que les Etats-Unis représentent actuellement le premier marché d’export de vins et spiritueux français, l’impact est déjà clairement avéré.

La valeur de la production animale croît de 2,4% en 2019, essentiellement avec la hausse des prix du porc (+18,1%) en France portée par la demande chinoise, leur cheptel ayant été décimé par la peste porcine africaine.

Le chiffre d’affaires du secteur laitier augmente (+ 3,4%) avec une demande mondiale dynamique.

 

DES PERFORMANCES ENCORE ÉRODÉES

Associées à cette baisse en volume et en valeur, les charges des agriculteurs ont augmenté avec une hausse de prix des matières premières (engrais et produits phytosanitaires) entraînant un recul de la valeur ajoutée de la branche agricole et de sa trésorerie.
Par ailleurs, en 2019, les subventions d’exploitation européennes et françaises (7,9 milliards d’euros) ont reculé de 0,8%.
De nombreuses exploitations présentent donc une trésorerie limitée et les revenus des agriculteurs restent faibles malgré les mesures gouvernementales mises en place par la loi Agriculture et alimentation.

 

UNE POPULATION D’ENTREPRENEURS EN BAISSE ET VIEILLISSANTE

Entre départs en retraite anticipés et manque de vocations, la France compte environ 458 000 exploitants agricoles dont 50% ont plus de 50 ans.
Le nombre d’exploitants agricoles est en baisse continue de 1,5% à 2% par an. Cette tendance devrait perdurer en raison des incertitudes économiques et écologiques, avec cependant en contrepartie une augmentation de la taille moyenne des exploitations.
L’emploi agricole continue par ailleurs à décroître sous l’effet de la baisse de l’emploi non salarié.

 

DES DÉFAILLANCES EN REPLI

Si les cessations d’activité sont importantes dans le secteur, la sinistralité reste limitée. En 2019, elle ne représentait que 0,2% de la population des entreprises du secteur. Après un pic en 2017, les défaillances reculent ces deux dernières années mais de façon modérée, tout comme les emplois menacés.
Ce sont les exploitants agricoles indépendants qui sont les plus touchés (56%) et souvent les plus anciens sur la place ; 73,7% ont plus de 10 ans d’existence.
Les régions les plus impactées sont la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et Les Pays de La Loire qui représentent 46,3% des dépôts de bilan ; dans le détail des activités, se trouvent l’élevage de bovins et assimilés (23%) et la culture de céréales (11%).

 

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