En 15 ans, l’AOP Languedoc s’est imposée dans la famille des appellations régionales françaises.
Des portes de Nîmes jusqu’à Collioure
Issue de l’élargissement de l’appellation Coteaux du Languedoc, l’aire de l’AOP Languedoc s’est agrandie en 2007. Depuis, elle s’étend des portes de Nîmes à Collioure, et couvre le vignoble de toutes les aires d’appellations contrôlées du Languedoc et du Roussillon. Une position qui lui confère une véritable dimension régionale.
10 000 c’est le nombre d’hectares de l’aire de l’AOP Languedoc.
531 c’est le nombre de communes que regroupe l’AOP Languedoc.
4 c’est le nombre de départements sur lesquels s’étend l’AOP Languedoc : l’Hérault, le Gard, l’Aude et les Pyrénées-Orientales.
AOP en devenir
D’autres terroirs à fort potentiel qualitatif poursuivent le travail pour obtenir leur propre reconnaissance.
Plus d’une dizaine de dénominations sont appelées à émerger dans les cinq prochaines années.
Grès de Montpellier, Pézenas, Sommières, Saint-Christol, Quatourze, Saint-Saturnin, Montpeyroux, Saint-Georges-d’Orques, La Méjanelle, Cabrières, Saint-Drézéry.
Climat, eau, biodiversité…
L’AOP Languedoc à la pointe des nouveaux enjeux environnementaux
Face aux enjeux liés à l’évolution du climat et à la raréfaction de l’eau, le syndicat
de l’AOP Languedoc a choisi de placer l’agro-environnement au cœur de ses
priorités, favorisant l’accélération de l’investissement collectif des vignerons dans
des pratiques culturales durables. Aujourd’hui, 30% des vignerons sont engagés
dans une démarche environnementale dont 15% en bio. Un mouvement qui devrait
s’accélérer avec la récente introduction de mesures agro-environnementales et de
cépages résistants dans le cahier des charges de l’AOP Languedoc..
* Décret en attente de publication
30% de vignerons engagés
Depuis vingt ans, de nombreux vignerons de l’AOP Languedoc se sont investis dans des pratiques respectueuses de l’environnement avec de nombreuses initiatives autour
de l’agroforesterie, la biodiversité, etc.
« Aujourd’hui, 30% des vignerons sont engagés dans des démarches environnementales dont 15% en bio. La prise en compte des éléments naturels fait partie de l’ADN du Languedoc.
C’est une réalité et un atout, mais il faut accélérer le processus en aidant les vignerons sensibilisés à aller plus loin et convaincre ceux qui hésitent. » explique Jean-Benoît Cavalier.
Trois mesures pour préserver l’eau
Après plusieurs années d’animation et
de travail collectif, le syndicat de l’AOP
Languedoc a obtenu, le 2 juin 2022, les
modifications de son cahier des charges* qui
introduit trois mesures agro-environnementales
(MAE) : l’interdiction du paillage plastique,
du désherbage chimique des tournières et
la limitation du désherbage de l’inter rang.
« Ces clauses s’imposent dans la mesure où nous
produisons un vin de terroir pour lequel le sol est
un élément fondamental qui doit être respecté
et préservé » souligne Jean-Benoît Cavalier. Les
résultats sont indiscutables : restauration des
caractéristiques physiques et biologiques de
la terre, meilleure pénétration de l’eau dans
les sols et augmentation de sa capacité de
rétention, amélioration de la qualité de l’eau
souterraine et de ruissellement. « La décision de
l’Inao est un véritable aboutissement. Elle vient
sacraliser des pratiques en oeuvre depuis des
années dans le vignoble – la préoccupation de
l’eau n’étant pas une nouveauté. Et elle crée
une vraie dynamique dans l’écosystème des
appellations du Languedoc. Pic Saint-Loup,
Cabrières, Faugères ont également modifié leur
cahier des charges dans ce sens » explique le
président du syndicat de l’AOP Languedoc.
Adaptations climatiques
Pour s’adapter aux évolutions climatiques, le
syndicat a également fait le choix d’introduire
dans son cahier des charges, des cépages
plus résistants. Il s’agit de variétés autochones
(Piquepoul Noir, Oeillade Noir) et une série
de cépage sicilien (Nero d’Avola), italien
(Montepulciano) et grec (Assyrtiko)**. « Des
pieds de vignes plus résistants, c’est évidemment
moins de chimie, de soufre, de cuivre utilisés
pour lutter contre les maladies. Expérimentés
pendant trois ans dans le vignoble avec succès,
nous allons pouvoir les introduire, désormais,
dans nos assemblages. Un pari audacieux qui
va nous permettre de pousser plus loin nos
pratiques » conclue le président.
*Modifications du cahier des charges de l’AOP « Languedoc »
approuvées par le comité national des appellations d’origine
relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et des boissons
spiritueuses du 2 juin 2022
** Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation» (VIFA)