PAR L’INTERPROFESSION DES VINS DU SUD-OUEST (IVSO)

Les vignobles du Sud-Ouest abritent, entre les Pyrénées, le Pays basque, l’océan Atlantique et le Massif central, 16 appellations d’origine protégée (AOP) et 12 indications géographiques protégées (IGP), formant un conservatoire de 130 cépages autochtones, dont l’abouriou, le braucol, le duras, le prunelart, le malbec, la négrette, le tannat, le loin de l’œil ou le gros et le petit manseng.

Cet encépagement unique donne vie à des vins d’une grande originalité, dont 55 % en blanc (sec ou mpelleux-doux), 32 % en rouge et 13 % en rosé.

 

MILLÉSIME 2023

• Une année 2023 pour le moins compliquée pour les vignerons du Sud-Ouest, marquée par un printemps très humide, un accident de grêle le 20 juin et un violent coup de chaud survenu fin août.
• Cet enchaînement d’aléas a naturellement affecté le potentiel volumique : à date, les estimations de récolte sont ainsi inférieures de l’ordre de 21 % par rapport à la moyenne 2018-2022.
• Entre les vignobles, la situation est cependant disparate : certains, plus touchés par les conditions climatiques, accusent un repli plus élevé encore alors que d’autres, plus préservés, ont pu limiter leurs pertes, voire maintenir leurs volumes habituels.
• En revanche, si elle est plus faible qu’à l’accoutumée, la récolte est une belle récolte avec des raisins parfaitement sains qui ont partout donné des jus de qualité : pour les consommateurs, 2023 sera donc un beau millésime.

 

Dans tous les vignobles, la belle sortie de grappes observée au cœur du printemps avait laissé beaucoup d’espoirs, ramenant de l’optimisme après la faible récolte de 2022.
Malheureusement, les promesses ont fondu comme neige au soleil avec le très long épisode pluvieux qui a embrassé le mois de juin.

Au fil des jours, les attaques de mildiou se sont en effet faites de plus en plus vives, stimulées par des températures moyennes particulièrement élevées pour la saison. Et comme si cela ne suffisait pas, un orage de grêle, balayant le Pays Basque et le Béarn le 20 juin, est venu réduire encore un peu plus les perspectives de récolte.

Si les vignerons ont eu droit ensuite à quelques semaines de répit, les fortes chaleurs apparues à compter de la mi- août, avec des températures dépassant les 40 °C et un vent d’autan très soutenu, ont asséché les raisins qui restaient, réduisant le volume de jus contenu dans les baies et aggravant par voie de conséquence les pertes.
Celles-ci sont considérables sur de nombreux secteurs, comme à Fronton ou à Cahors, où l’on est au mieux sur des demi-récoltes, ou à Madiran, où l’on a vécu le pire millésime depuis 1971 avec certaines parcelles qui accusent des pertes dépassant les 90 %.

 

DES VINS AU BEAU POTENTIEL QUALITATIF

Dans les vignobles du Sud-Ouest, la petite récolte 2023 est d’autant plus frustrante que la qualité est partout au rendez-vous. À Irouléguy par exemple, les blancs témoignent d’une acidité idéale tandis que les rouges montrent une belle complexité. Plus au nord, dans les Côtes de Gascogne, les blancs sont parfaitement vifs et expressifs, dévoilant leurs emblématiques arômes de fruits exotiques et d’agrumes ponctués qui plus est de notes minérales. Et même à Cahors, où les volumes sont faibles, on observe des jus de malbec d’un très grand niveau avec un croquant réjouissant et une prometteuse concentration.

 

À l’intérieur de certains vignobles, la situation peut aussi se révéler hétérogène, comme à Irouléguy où les parcelles au-dessus des nuages affichent des rendements normaux ou comme dans les Côtes du Marmandais où les pertes sont moins élevées sur la rive droite de la Garonne que sur la rive gauche.

Outre la géographie, l’encépagement a aussi causé quelques différences. Dans les Côtes du Marmandais, les pertes sont concentrées sur les rouges car les blancs (qui ne représentent qu’une toute petite partie de la production) ont fait le plein. Et à Gaillac, où les cépages sont légion, certains ont souffert, comme le mauzac, tandis que d’autres, comme le fer servadou (qu’on appelle braucol dans le Tarn), ont bien résisté.
À Marcillac où le vignoble est très majoritairement planté en fer servadou (qu’on appelle mansois en Aveyron), l’année a justement été plus heureuse que dans le reste de
la région grâce à la faible sensibilité du cépage au mildiou.
La récolte y est même supérieure à celle d’une année moyenne.

 

DES OPÉRATEURS RÉACTIFS
L’enchaînement des petites récoltes ayant eu raison des stocks dans beaucoup de vignobles, les vignerons se sont adaptés pour ne pas créer de ruptures dans les chaînes d’approvisionnement.
Certains ont ainsi privilégié des vinifications courtes afin de fournir leurs différents marchés avec des vins prêts à être commercialisés. Et là où il y avait encore du rouge en réserve, on a surtout produit du rosé, comme à Fronton où les metteurs en marché pourront s’appuyer sur les millésimes 2020 et 2022 pour servir les professionnels en rouge et donc sur le 2023 pour ce qui est des rosés.

 

 

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