Les Entreprises de Travaux Agricoles Ruraux et Forestiers sont malmenées : leur rentabilité est insuffisante pour supporter aujourd’hui des modifications de règles fiscales. Pourtant, ces entreprises rajeunies s’orientent vers une offre de service avec plus de valeur ajoutée agronomique. Elles accompagnent tout type d’exploitations agricoles en leur proposant des solutions de désendettement et de l’agriculture de précision au meilleur prix.

 

Gérard Napias, Président de la FNEDT – Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires, a alerté sur le relèvement des tarifs du GNR. « Le premier poste de charges dans une ETA provient des machines, puis ce sont les salaires et cotisations sociales et ensuite le carburant, constitué aux 2/3 de taxes. Les prix des machines flambent, les rémunérations ont été revalorisées quatre fois en 18 mois. Le prix du GNR reculait jusqu’à l’annonce, lundi dernier par Bercy, de la fin du remboursement de TIC et du passage à 100 % de taxe sur le carburant agricole. « La décélération des prix alimentaires n’est manifestement pas pour demain » prévient Gérard Napias qui ajoute « Selon nos premières estimations, que nous allons communiquer au ministre de l’Économie, la suppression de l’avantage fiscal sur le carburant agricole entraine mécaniquement une hausse de 10 à 15 % du prix des prestations de services de travaux agricoles, forestiers et ruraux ».

Une enquête conduite auprès de 200 ETA, du 1er mai au 30 juin 2023 pour le compte du salon des ETA, brosse un portrait des ETA avec des chefs d’entreprise rajeunis et davantage de salariés. « L’éventail des prestations est toujours plus large et avec plus de services » souligne Frédéric Jan, co-président EDT du comité de pilotage du salon des ETA et président d’EDT Bretagne. Il précise que les ETA sont de plus en plus perçues comme des partenaires de confiance.

Réponse innovante née dans les territoires, mode d’organisation adapté à la particularité de chaque client, la prestation « du semis à la récolte » pèse aujourd’hui lourd dans le chiffre d’affaires des ETA. Un répondant sur deux estime que le « full service » représente plus de 43 % de son chiffre d’affaires.

80 % des ETA interrogées déclarent proposer une offre agronomique de suivi parcellaire, gestion des intrants, maitrise de la culture et/ou aide à l’assolement. Ces services s’appuient sur la maitrise des techniques d’agriculture de précision, un très bon niveau d’équipements et les compétences associées.

La montée en puissance de nouvelles formes d’organisation, telles que l’externalisation du travail, a traversé la concertation sur le pacte et le projet de loi d’orientation d’avenir agricole. Un consensus s’est dégagé pour une prise en compte de toutes les typologies d’actifs agricoles : jeunes agriculteurs, agriculteurs individuels et en groupe, entreprises agricoles dont les ETA, salariés, jeunes en formation et professionnels en reconversion, ainsi que les nouveaux arrivants dans le monde agricole (NAMA). Si l’externalisation de travaux apparait globalement comme un des leviers pour réussir la transition écologique, énergétique et sociale, la situation reste bloquée sur l’accès au foncier dans lequel le travail à façon se voit gratifié du mauvais rôle. « EDT apportera une contribution active au nouveau point d’accueil unique de tous les candidat(e)s à un métier agricole » déclare Frédéric Jan qui rappelle que « d’ici dix ans, un tiers des agriculteurs et des ETA seront partis à la retraite ».

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