Avec ses 354 caves touristiques et ses 51 appellations, le Val de Loire abrite les plus grandes variétés de vins au monde.

 

Vignoble du Val de Loire, 2000 ans d’histoire

 

Escortant le plus long fleuve de France sur plusieurs centaines de kilomètres, le vignoble du Val de Loire est une œuvre monumentale qui traverse notre pays quasiment de part en part. Miraculeuse alchimie de la nature et de l’histoire, il se donne à voir dans ces quelques vers que le poète Charles Péguy voue à la Touraine :
« Le long du coteau courbe et des nobles vallées
Les châteaux sont semés comme des reposoirs,
Et dans la majesté des matins et des soirs
La Loire et ses vassaux s’en vont par ces allées. »

En l’an 2000, le Val de Loire a été classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Une reconnaissance rare, partagée par peu de vignobles dans le monde. Une reconnaissance qui attire aussi : on vient en Val de Loire pour nombre de raisons et son vignoble est l’une d’elles avec quelques 800 kilomètres de routes des vins et plusieurs milliers de caves qui maillent le parcours.

 

Une histoire deux fois millénaire

L’histoire du vignoble du Val de Loire commence avec les Romains. Pline l’Ancien mentionne la présence de vignes sur les rives du fleuve Loire, le liger en latin, au premier siècle de notre ère. Avec Grégoire de Tours, au IVe siècle, le Val de Loire devient l’un des berceaux de la Chrétienté.

Le vignoble croît avec l’aide, pendant tout le Moyen Âge, des moines augustins et bénédictins. Lorsque Henri II de Plantagenêt, comte d’Anjou, devient roi d’Angleterre en 1154, il fait servir les vins ligériens à la cour. Une habitude que conserveront ses successeurs.

Capétiens et Valois magnifient, eux aussi, les vins d’une région qui, pendant plusieurs siècles, constitue le cœur politique et culturel du royaume de France.

Le Val de Loire et ses châteaux – Chambord, Chenonceau, Amboise, Saumur… – qui l’éclairent comme autant d’étoiles, rayonnent alors sur toute l’Europe. Le vignoble, lui, dessine sa géographie en suivant les progrès de la batellerie. Depuis les nautes, ces mariniers de l’époque romaine, c’est le commerce fluvial, octroyant l’espoir de vendre loin, qu commande l’activité, et non l’inverse.

 

Une mosaïque de terroirs et de micro-climats

Le long de cette voie royale, la nature a dessiné tel un maître pointilliste, une mosaïque de terroirs. La région se divise en trois grandes zones géologiques : le Massif armoricain, le Bassin parisien et le Massif central.

Mais il s’agit bien d’une multitude de terroirs de sable, de tuffeau (craie), d’argile calcaire, d’argile silex, de schistes gréseux, de granites et de graves… dans lesquels plongent les racines de la vigne.

Les principaux cépages rouges sont le roi cabernet franc mais aussi le gamay, le grolleau…
Pour les blancs : le melon de Bourgogne, le chenin, le sauvignon blanc.

vin IGP val de loire // cépages

Le climat est tempéré. Prégnante à l’ouest, l’influence océanique cède à des influences continentales dès lors qu’on va vers l’est.
« Un suave pays où ruisselle l’eau et le vin, admirable contrée », vante Honoré de Balzac dans Les Deux Amis.

Des vins très prisés

Qu’est-ce qui transcende une région qui court sur 15 départements, fédérant des territoires à forte identité, comme la Touraine, l’Anjou-Saumur ou le Nantais et même le Poitou ou la Vendée ?
Un fleuve mastodonte bien sûr. C’est lui qui confère une identité commune aux 51 appellations d’origine protégée (AOP) et 7 indications géographiques protégées (IGP) du vignoble.

Les vins, il y en a de toutes les couleurs, de tous les styles, des vins dits tranquilles, des vins doux ou liquoreux et de fines bulles. Pourtant, ces vins partagent bel et bien « un air de famille », rappelle Hugh Johnson dans son Atlas mondial du vin, ouvrage-référence sans cesse réédité. Il les décrit « légers, riches en sève et appétissants ». En un mot, « ils sont charmants », résume- t-il. Et accessibles aura-t-on tendance à rajouter grâce à leur exceptionnelle buvabilité, comme on dit aujourd’hui un peu familièrement. Les vins du Val de Loire ont de la fraîcheur, du fruit, de l’équilibre. Ce sont des vins de partage et de gastronomie. Ici le « vin délicieux, au lieu de griser, vous béatifie », notait Honoré de Balzac dans une lettre.
C’est donc un peu à une communion que les vignerons et vigneronnes du Val de Loire vous invitent au gré des propositions qui s’ensuivent.

 

Dans les vignobles de Touraine

L’océan est loin encore mais la Loire en impose déjà. Née à plusieurs centaines
de kilomètres de là, elle apparaît ici majestueuse, gonflée de plusieurs dizaines d’affluents et surtout légataire d’une culture dont l’empreinte – châteaux (Amboise, Chenonceau, Azay-le-Rideau, Chinon…) et vignobles – se lit dans le paysage, voire l’ordonne.

La vigne porte ici le nom d’appellations populaires au beau sens du terme, de celles qui ont positionné les vins ligériens tout en haut des cartes des bistrots et caves à manger de Paris : chinon, touraine, saint nicolas-de-bourgueil… C’est d’ici aussi que viennent les vins fameux de jasnières ou de vouvray. Au programme, des expériences foisonnantes où se mêlent le mystère des caves troglodytiques et l’éclat d’une culture vigneronne partageuse et rassembleuse.

 

 

Dans les vignobles de l’Anjou -Saumur et du Poitou

 

Après avoir quitté la Touraine, la Loire poursuit son long parcours jusqu’à l’océan en traversant le Saumurois, pays du tuffeau, puis l’Anjou noir, pays du schiste. Un itinéraire jalonné par les caves troglodytiques, les châteaux et les abbayes.

Plus au sud, le Haut-Poitou attire qui aime à s’écarter des sentiers battus.
Quant aux appellations,
elles ont pour nom cabernet d’anjou, coteaux-du-layon, savennières, saumur- champigny…
Rouges, rosés ou blancs,
les vins sont secs, moelleux ou liquoreux, ou effervescents, révélant alors de fines bulles. Le visiteur se régalera de cette diversité qui s’apprécie en parcourant les coteaux mais aussi en descendant dans la profondeur des caves souterraines ou en s’élevant dans les cieux à bord d’une montgolfière.

 

Dans les vignobles du Nantais et de la Vendée

Le bout du chemin… Le plus long fleuve de France rejoint enfin l’océan.
Et la vigne
s’échappe aussi. On la retrouve ainsi, s’étirant sur ses rives mais s’en éloignant aussi, comme attirée par la vallée de Clisson aux faux airs de Toscane, le lac de Grand-Lieu ou, plus loin encore, la Vendée étonnante. Le vignoble donne naissance à des vins d’une franchise remarquable dans les trois couleurs. Mais la vedette, c’est bien sûr le célèbre muscadet, complice avisé des crustacés, des poissons de mer ou de Loire mais aussi des volailles et des fromages de chèvre. Il semblerait même que son tempérament empreint de vivacité et d’heureuse familiarité a déteint sur une offre œnotouristique qui fait la part belle à la connivence et la rencontre avec le vigneron.

 

 

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