Par Christophe Tuaillon, Directeur des partenariats de Cavissima
Les grands vins ont l’avantage d’offrir un rendement stable dans le temps et des performances décorrélées des autres grandes classes d’actifs. A condition de respecter quelques bonnes règles de gestion.
Si les Grands Crus de Bourgogne ou de Bordeaux sont faits pour être bus et partagés entre amateurs, ils constituent également un excellent placement de diversification pour épargnants avisés. Les grands vins ont toute leur place aux côtés des œuvres d’art, de l’or ou des voitures de collection pour les investisseurs qui veulent diversifier leur patrimoine. Ils offrent en effet des rendements intéressants (autour de 7,5% en moyenne annuelle), peu sujets à la volatilité et largement décorrélés des grandes classes d’actifs traditionnels (actions, obligations, immobilier etc.). Ainsi, ces Grands Crus peuvent constituer jusqu’à 5% du patrimoine d’un client.
Dans ce contexte, de plus en plus d’investisseurs particuliers manifestent leur intérêt pour les grands vins, qu’ils soient ou non des amateurs de ces nectars d’exception pour leur propre consommation, mais ce n’est pas une condition requise ! Ils comprennent surtout l’intérêt de se positionner sur cette classe d’actifs tangible et durable, élément essentiel de notre patrimoine culturel. L’investissement dans les Grands Crus peut être appréhendé dans une optique de long terme, sur une durée d’au moins cinq ans pour permettre aux vins de prendre de la valeur en se rapprochant de leur période d’apogée, c’est-à-dire de leur période idéale de dégustation.
Diversifier les domaines et associer au minimum trois millésimes différents
Ainsi, revendre un Grand Cru au cours des deux premières années de détention aurait peu de sens sur le plan économique. Comme il est fortement recommandé de ne pas concentrer son allocation sur un seul millésime ou une seule région géographique. Une attention particulière devra être de mise concernant la sélection des vins au meilleur prix, leurs conditions de conservation et leur revente dans les meilleures conditions. C’est pourquoi il est important de demander conseil à des professionnels qui sauront vous guider et vous proposer des offres adaptées à votre profil et à votre horizon d’investissement.
Réalisé par des professionnels, le processus de sélection des grands vins obéit à une analyse rigoureuse. Chaque domaine susceptible d’être sélectionné fait l’objet d’un audit approfondi et, pourquoi pas, de visites régulières des Châteaux et domaines viticoles. La puissance et la notoriété de la marque, l’évolution des investissements, la politique environnementale (certification biologique ou biodynamique), la politique de prix (pertinence du prix par rapport à la qualité du millésime) et de distribution (réseau de cavistes spécialisés, restaurants étoilés etc.) permettent d’évaluer objectivement de la qualité d’un vin.
Pour élaborer son « portefeuille » de Grands Crus, un investisseur doit, de son côté, suivre quatre règles précises : investir au maximum 40% du portefeuille en vins primeurs (vins commercialisés dès la première année suivant sa fabrication), limiter à 20% la part maximale qu’un domaine peut atteindre dans un portefeuille, privilégier la diversification géographique (Bourgogne, Bordeaux, Rhône, Champagne sans oublier les vins étrangers, en particulier l’Italie) et associer au minimum trois millésimes différents. En matière de Grands Crus, la diversification doit rester le maître mot.