Confrontée à des enjeux majeurs, qu’ils soient économiques, géopolitiques ou environnementaux, la filière des vins et spiritueux est à la croisée des chemins pour redéfinir son avenir.

 

ENJEUX GÉOPOLITIQUES

La filière des vins et spiritueux est étroitement liée aux enjeux géopolitiques à plusieurs niveaux, notamment en ce qui concerne la production, la distribution, le commerce international et la réglementation.
Les vins et spiritueux sont des produits de grande valeur souvent soumis à des droits de douane et à des barrières commerciales dans le cadre des négociations commerciales bilatérales et multilatérales. Les relations commerciales tendues entre les pays entraînent des hausses de tarifs douaniers, ce qui affectent les exportations de ces produits vers certains marchés. Les droits de douane punitifs que s’étaient infligés l’Union Européenne et les États-Unis dans le cadre du bras de fer entre Boeing et Airbus en sont un exemple.

Autre cas de figure, le retrait du Royaume-Uni
de l’Union européenne (Brexit) a eu un impact
sur les exportations de vins et spiritueux vers
le Royaume-Uni, un marché majeur pour ces
produits. De nouveaux accords commerciaux
et des changements dans les réglementations
douanières ont modifié et continue de faire
évoluer les conditions d’accès au marché
britannique.

La protection des indications géographiques et des marques de vins et spiritueux impacte également la géopolitique du secteur. Les différends entre les pays producteurs sur la propriété intellectuelle et les appellations d’origine contrôlée sont sources de litiges commerciaux. La guerre du champagne entre la France et la Russie en est, là aussi, une illustration, avec une législation russe qui impose désormais aux vignerons champenois d’utiliser l’appellation « vin effervescent » et non plus « Champagne », désormais réservée aux producteurs russes.
Les sanctions économiques imposées par certains pays affectent le commerce des vins et spiritueux au même titre que les conflits commerciaux et les conflits armés.
L’ensemble de ces facteurs influent sur la demande et les habitudes des consommateurs, s’exprimant à travers des mouvements nationalistes voire des opérations de boycott.
Les réglementations nationales et locales sur la distribution, la vente et la publicité des boissons alcoolisées varient d’un pays à l’autre et sont influencées par des causes multifactorielles, comme les normes culturelles et les politiques de santé publique.

La filière des vins et spiritueux se trouve ainsi vulnérable face aux enjeux géopolitiques qui peuvent affecter le commerce international, la propriété intellectuelle, les coûts de production et la demande des consommateurs. Les acteurs de l’industrie sont ainsi amenés à surveiller de près l’évolution des situations géopolitiques et à s’adapter en conséquence pour minimiser les risques ou saisir les opportunités qui se présentent.

 

 

LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE

Tous les acteurs du secteur sont touchés par le changement climatique. Alors que des pays comme l’Italie, la France, l’Australie et le Chili ont vu leurs récoltes affectées par les inondations, les feux de forêt et les changements de température, les pays les plus septentrionaux comme la Suède et le Royaume-Uni gagnent du terrain.

La filière des vins et spiritueux est fortement dépendante des conditions météorologiques et climatiques, la qualité des raisins employés pour la production de vin et la maturation des ingrédients utilisés pour les spiritueux étant sensiblement affectées par ces facteurs.

Les aléas climatiques peuvent entraîner des changements dans les saisons de croissance des vignes. Des hivers plus doux ou des printemps plus froids peuvent ainsi influer sur le cycle de vie de la vigne, avec des conséquences sur la floraison, la maturation des raisins et la période de récolte.

Les vagues de chaleur prolongées peuvent aussi entraîner une maturation précoce des raisins, ce qui nuira à la qualité du vin en raison d’une teneur en sucre trop élevée et d’une acidité insuffisante.

L’excès de pluie ou le manque de précipitations ont également des conséquences négatives.
Les pluies excessives entraînent une dilution du goût des raisins et favorisent le développement de maladies fongiques. En revanche, le manque de précipitations peut impliquer un stress hydrique sévère, affectant la croissance des vignes et la quantité de récolte. Les gelées printanières tardives touchent les bourgeons des vignes, réduisant ainsi le rendement de la récolte.

Enfin, les tempêtes, les incendies de forêt et les inondations qui frappent les vignobles et les infrastructures de production de vin, peuvent entraîner des pertes économiques considérables.

Pour faire face à ces défis, de nombreux producteurs de vins et spiritueux mettent en œuvre des stratégies d’adaptation, telles que la modification des pratiques de viticulture, le choix de cépages plus résistants au climat ou l’investissement dans des technologies de gestion des risques. L’industrie explore également des approches de durabilité pour minimiser son impact sur le climat et préserver les terroirs traditionnels.

 

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