Actuellement, l’utilisation des farines et des huiles de poisson, mais aussi de soja, dans les aliments proposés aux poissons d’élevage contribue aux impacts négatifs de l’aquaculture sur l’environnement. En effet, l’élaboration de ces aliments ne tient compte que des contraintes économiques et nutritionnelles, mais pas des impacts environnementaux de leurs ingrédients.

C’était l’objectif du projet ECOALIM1 : développer une méthode de formulation dite multiobjectif, qui permette de fabriquer de nouveaux aliments, les écoaliments, à faible impact environnemental. Pour ces écoaliments, les besoins nutritionnels, le coût des ingrédients mais aussi les impacts environnementaux rentrent dans l’équation.

Des aliments meilleurs pour la planète certes, mais quid des performances de croissance des poissons qui les consomment ? Bref, est-il possible d’être gagnant sur tous les fronts ?

Pour répondre à ces questions, les scientifiques d’INRAE ont fabriqué des écoaliments grâce à une méthode multiobjectif, avec lesquels ils ont nourri des truites arc-en-ciel pendant 12 semaines. La vitesse de croissance des poissons a été mesurée et une analyse du cycle de vie a permis d’évaluer l’impact environnemental des truites nourries avec ce nouvel aliment. Huit catégories d’impacts ont été considérées : le changement climatique, la consommation d’énergie non renouvelable, l’acidification des milieux, l’eutrophisation de l’eau, l’occupation des sols, la consommation de phosphore, la demande en ressources biologiques naturelles (indicateur d’utilisation de la chaine trophique) et la demande en eau.

Résultats ? Du point de vue de la composition, l’écoaliment ne contient plus du tout de soja, et deux fois moins de farine et d’huile de poisson, réduction compensée par des coproduits de volailles et du blé. Cerise sur le gâteau, cet aliment est même 8 % moins cher ! Les truites grandissent aussi bien que celles nourries avec l’aliment traditionnel, sans être plus grasses. Enfin, après 12 semaines d’élevage, une réduction des impacts environnementaux de l’aliment et du kg de truite en sortie de ferme est observée dans 7 des 8 catégories d’impact prises en compte dans l’ACV2.

Ces travaux montrent qu’il est possible de réduire significativement l’impact environnemental de la production d’1kg de truite, sans pour autant diminuer la vitesse de croissance des poissons grâce à des méthodes de formulation ad hoc. Cette voie semble prometteuse pour réduire la dépendance de l’aquaculture vis-à-vis de la farine et de l’huile de poisson, mais aussi du soja.

Cofinancé par le CASDAR et l’Ademe (2013-2016). Plus d’information : https://www6.inrae.fr/ecoalim/

L’eutrophisation de l’eau n’est pas impactée.

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