Lyon Life Hub, le 22 novembre 2022 – Une table ronde était coorganisée par Carbone Farmers, Rize et Bayer, sur le thème du « carbon farming ». Agriculture et carbone apparaissent de plus en plus fortement liés, mais beaucoup de questions se posent encore sur les solutions disponibles pour les agriculteurs et la valorisation des pratiques bas carbone. Jean Marc Levy, co-fondateur de Carbone Farmers, Etienne Variot, Co-fondateur & CEO de Rize et Alice Nolli responsable projet carbone France chez Bayer Crop Science ont répondu aux questions d’Anaël Bibard, président de FarmLeap et des associations #CoFarming et Climate Agriculture Alliance.

 

L’agriculture : principal levier de stockage additionnel de carbone dans les sols en France

 

Quand on s’intéresse au cycle du carbone, on comprend rapidement l’importance de l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique. Tout simplement car la séquestration du carbone atmosphérique dans le sol est permise par les plantes. Elle est ainsi la seule activité économique avec la forêt à pouvoir stocker du carbone.

 

« L’agriculture a un vrai rôle à jouer, non seulement en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre mais aussi en stockant du CO2 atmosphérique dans les sols » – Alice Nolli

 

Cela implique la mise en place de bonnes pratiques dites « séquestrantes » de carbone par les agriculteurs, comme l’implantation de haies, le développement des prairies, ou la couverture des sols. 

Il y a aussi des pratiques visant à limiter les émissions, qui sont un autre levier important de réduction de l’empreinte carbone, comme l’introduction de légumineuses dans la rotation, la gestion de la fertilisation azotée ou l’écoconduite.

 

L’ensemble de ces pratiques génère de plus de nombreux cobénéfices pour l’exploitation et l’environnement : biodiversité, santé des sols, fertilité, humidité et résistance accrue aux épisodes de sécheresse, limitation de l’érosion, irrigation réduite, etc.

 

« Le rôle traditionnel de l’agriculteur qui est de produire notre alimentation et qui reste sa fonction première n’est pas le seul service qu’il rend à la société (…) avec le carbone et les autres services environnementaux, en particulier la protection de la biodiversité, la qualité des sols, la qualité des eaux… que l’on appelle collectivement les services écosystémiques » Etienne Variot 

 

 

Plusieurs voies de valorisation

 

La mise en place de ces pratiques a un coût pour les agriculteurs, que ce soit en investissement mais aussi en coûts opérationnels. « C’est le cumul de ces leviers qui va permettre à la terre de stocker plus de carbone (…) on parle de coûts que l’on évalue, si l’on ramène à la tonne de COéquivalent séquestrée ou non émise, à environ 60 à 70 € par tonne » Jean-Marc Levy

« Le gros enjeu de la transition agricole aujourd’hui est de trouver les bons financements » Jean-Marc Levy

 

Il existe 2 grandes voies de valorisation :

●        La vente de certificats carbone dans le cadre du marché volontaire : les entreprises de tous secteurs peuvent ainsi soutenir des projets carbone locaux en achetant des certificats carbone. Un certificat carbone c’est quoi ?  C’est 1 tonne de CO2equivalent de réduction d’émissions : émission évitées ou éliminées (séquestrées dans le sol).

●        La valorisation des pratiques bas carbone dans des cahiers des charges : les acteurs des filières agricoles et agroalimentaires peuvent valoriser les cultures produites selon des pratiques bas carbone par des primes filières.

 

« Ce n’est qu’en additionnant le fruit de la vente des crédits carbone et des primes filières que l’on pourra financer la transition (…) Pour inciter plus fortement les agriculteurs, l’objectif peut-être d’aller au-delà du simple financement de leur transition et d’ajouter une rémunération additionnelle pour absorber la baisse de rendement et le risque pris »

 

« On aura des financements complémentaires qui pourront venir des régions ou de la PAC (écorégimes) et qui permettront de financer la résilience de territoires »

 

« Les acheteurs de crédits carbone aujourd’hui sont prêt à payer un peu plus cher pour un bénéfice au-delà de la quantification Carbone, comme par exemple le maintien de certaines filières sur certains territoires » Jean-Marc Levy

 

Comment générer un certificat carbone et mesurer les pratiques bas carbone ?

 

Un projet carbone nécessite plusieurs phases.

●        En amont il faut déjà évaluer le potentiel de l’exploitation agricole. Et pour cela il faut mesurer l’empreinte carbone actuelle et identifier les axes de progrès, à savoir les pratiques «bas carbone » compatibles avec les contraintes économiques, d’organisation du travail, de logique agronomique propre à chaque ferme.

●        Il faut ensuite mettre en place ces pratiques sur plusieurs années, pour avoir le temps de voir l’effet des pratiques, mais aussi pour garantir la pérennité des gains carbone. Lors de cette phase, il faut mesurer et suivre les progrès, afin d’assurer la traçabilité de ces gains carbone,

●        Enfin, il faut vérifier les gains carbone afin d’en attester la réalité et pouvoir les valoriser.

 

Pour toutes ces étapes, les acteurs comme Carbone farmers, Rize et Bayer ont des solutions complémentaires d’accompagnement des agriculteurs, à travers des outils de mesure, un accompagnement et un suivi de projet, la certification des certificats carbone, le lien avec les acheteurs.

 

 

« On a développé un outil qui va permettre de collecter les données de manière quasi automatique et vont les envoyer vers les calculateurs carbone ; cela va mettre en confiance les acheteurs de carbone » Alice Nolli

 

« En tant que start up, notre rôle c’est de travailler sur l’usage de ces innovations: comment apporter facilement à l’agriculteur  ces nouveaux schémas de financement pour qu’il puisse se concentrer sur ce qui est vraiment important. Ce qui est important ce n’est pas le certificat carbone, c’est bien sa transition agricole, c’est la santé de son sol ; il faut que l’accès au financement soit simple et rapide » Etienne Variot

 

Partenariats et engagement de tous

 

A l’instar de la tribune cosignée dans l’opinion¹, Etienne Variot, Jean-Marc Levy et Alice Nolli ont rappelé que tout le monde peut soutenir les agriculteurs dans leurs démarches bas carbone.

 

« Avoir une vision, un projet commun pour faire grandir cette agriculture engagée dans le bas carbone et créer un espace de discussion pour faciliter la création de confiance pour les agriculteurs mais aussi les acheteurs de carbone » ; Anaël Bibard

 

Tous les secteurs de l’économie peuvent ensuite contribuer au financement, que ce soit en achetant des certificats carbone dans le cadre de la politique ESG6 de compensation des émissions des entreprises ou en finançant des projets de décarbonation. Le crowdfunding ou financement participatif est aussi une voie de valorisation. 

 

Cette table ronde s’est déroulée dans l’esprit de cette journée d’ouverture où les start ups du réseau #CoFarming et les équipes de Bayer ont échangé sur les solutions d’accompagnement et de mise en réseaux des agriculteurs, l’efficience des filières et des exploitations, et les bénéfices du numérique dans la transition agricole.

 

« Le thème de la culture du carbone est trop important pour être abordé seul. Il faut s’éloigner de l’idée que les acteurs d’un même secteur sont concurrents et construire des partenariats pour relever ce défi partenariats. Le concept de coopétition est celui que nous devons adopter afin d’apporter des solutions d’accompagnement et de mise en réseaux des agriculteurs, l’efficience des filières et des exploitations, et les bénéfices du numérique dans la transition agricole. Le LifeHub Lyon est l’endroit idéal pour y parvenir ! » Simon Maechling Innovation Manager Open Innovation & Strategic Partnering, Bayer

 

« Travailler ensemble est plus important que même si nous voulons atteindre les objectifs fixés par la COP27. Qu’il s’agisse de startups ou de grands groupes, la seule façon d’atteindre ces objectifs est de travailler ensemble. Nous avons construit le LifeHub Lyon pour être le catalyseur de la construction de partenariats en rapprochant startups et entreprises ». Simon Maechling Innovation Manager Open Innovation & Strategic Partnering, Bayer

 

 

  1. https://www.lopinion.fr/economie/toutes-les-filieres-peuvent-soutenir-les-agriculteurs-dans-leur-transition-en-financant-des-projets-bas-carbone

 

 

A propos de Carbone Farmers

Carbone Farmers permet aux acteurs du monde agricole d’adopter des pratiques plus vertueuses grâce à une rémunération carbone certifiée

  • en facilitant la mise en place au sein des exploitations agricoles de pratiques à impact positif comme le non labour, l’utilisation d’engrais organiques, la couverture hivernale des sols…

  • en s’appuyant, pour l’accès aux agriculteurs, sur le réseau de coopératives et de négoces agricoles

  • en commercialisant les crédits carbone, générés au sein des exploitations agricoles, aux entreprises qui souhaitent compenser leurs émissions

  • en garantissant aux filières alimentaires, traçabilité et transparence des résultats 

 

 

A propos de Rize

Rize est une jeune entreprise, créée en septembre 2020, qui réunit aujourd’hui une équipe de 20 personnes. La mission de Rize est d’accélérer la transition vers l’agriculture durable en facilitant l’accès au financement carbone pour les agriculteurs. Rize offre aux agriculteurs l’accès à des outils pédagogiques de compréhension de leur empreinte carbone et prend en charge toute la gestion technique et administrative pour la reconnaissance des certificats carbone jusqu’à leur valorisation auprès d’acheteurs volontaires.

 

À propos de Bayer

Bayer est un groupe international des Sciences de la vie, dont les cœurs de métier sont la santé et l’agriculture. Les produits et services de Bayer sont conçus pour répondre aux défis d’une population mondiale croissante et vieillissante, en protégeant chacun au quotidien. Créant de la valeur par l’innovation et la science, Bayer s’engage fortement en matière de développement durable et adopte une conduite transparente et responsable de ses activités. En 2021, Bayer comptait près de 100.000 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 44,1 milliards d’euros. Le Groupe a consacré 5,3 milliards d’euros à la R&D. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site www.bayer.fr ou abonnez-vous au compte Twitter de Bayer France.

 

 

A propos du Life Hub et du programme Innov4Ag

LifeHub Lyon est le centre d’innovation et de dialogue de Bayer en France ; c’est un lieu d’échanges entre Bayer et ses parties prenantes. Il est adossé au Centre de Recherche de La Dargoire (CRLD), ce qui lui permet d’apporter des réponses concrètes à ses visiteurs. 

Le LifeHub Lyon joue également la carte de l’ouverture en matière d’innovation à travers son programme Innov4Ag. Depuis 2019, les responsables du programme aux côtés d’équipes de la division Crop Science travaillent en étroite collaboration avec des start-ups. Leur ambition : mettre l’innovation au service d’une agriculture plus durable et relever encore plus rapidement les nouveaux challenges en matière de R&D et d’alimentation. La mission de Simon Maechling et Catherine Sirven, co-pilotes du programme Innov4Ag, consiste à tisser des liens avec des partenaires potentiels qui permettront à Bayer de tirer le meilleur de la région Auvergne Rhône-Alpes, l’une des plus dynamiques de France en matière d’entrepreneuriat et de numérique.

 

Déclarations de nature prévisionnelle

Ce communiqué peut contenir des déclarations de nature prévisionnelle fondées sur les hypothèses et pronostics actuels des équipes dirigeantes du Groupe Bayer ou de ses sociétés opérationnelles. Ces déclarations peuvent se révéler inexactes et sont dépendantes de facteurs de risque pouvant conduire à des écarts substantiels entre les résultats, la situation financière, l’évolution ou les performances réels de la société et ceux exprimés dans les prévisions. Ces facteurs de risque incluent ceux figurant dans les documents publics disponibles sur le site Internet de Bayer : www.bayer.com. La société n’assume aucune responsabilité concernant la mise à jour due à des informations nouvelles ou à des événements futurs ou autre.

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