mar. Déc 3rd, 2024

La France poursuit un objectif de neutralité
carbone à 2050
Pour accélérer la lutte contre le changement climatique, la France et ses partenaires européens
se sont donné en 2020 un objectif très ambitieux voulu par le Président de la République : la
neutralité carbone en 2050, avec une étape intermédiaire en 2030 qui correspond à l’atteinte
d’une baisse de 55% d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Ce nouvel objectif a permis de rehausser les engagements climatiques de la France lors de la
COP 26. Il est inscrit dans le droit français par la loi relative à l’énergie et au climat du 8
novembre 2019 et dans le droit communautaire par le paquet « Fit For 55 » négocié par la
France lors de sa présidence de l’Union Européenne en 2022. Adoptée pour la première fois en
2015 et révisée en 2019, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est la feuille de route de la
France pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique.
L’engagement de la France et de l’Europe sur cet objectif ambitieux a permis la prise par les
autres grandes nations industrialisées d’objectifs similaires, à savoir un objectif de neutralité
carbone en 2050 pour les Etats-Unis et en 2060 pour la Chine.
Ensemble, le renforcement de ces engagements doit permettre de limiter le réchauffement
climatique sous la barrière de 2°C, au-delà de laquelle les dommages climatiques deviendraient
insupportables pour une grande partie des habitants de la planète.
En cohérence avec l’objectif de neutralité carbone, et avec les efforts engagés dans le cadre
du paquet « Fit for 55 » porté au niveau européen, l’accélération de la lutte contre le
changement climatique est donc une priorité nationale pour le quinquennat 2022-2027.

L’industrie peut jouer un rôle primordial
pour atteindre cet objectif
Parce qu’elle sait se saisir des innovations technologiques, l’industrie est capable d’accélérer sa
transition plus rapidement que d’autres secteurs, et peut donc devenir un levier majeur de
l’atteinte des nouveaux objectifs climatiques de la France.
L’industrie est ainsi le secteur économique qui s’est le plus décarboné depuis 1990, réduisant
ses émissions de gaz à effet de serre de -45% depuis 30 ans. L’industrie a contribué à 58% de la
réduction des émissions françaises sur cette période, ce qui en fait le premier secteur
contributeur de la baisse des émissions de carbone nationales.
Ce succès tient majoritairement aux efforts déjà réalisés par les industriels en matière
d’efficacité énergétique sous l’impulsion du système de quotas carbone ETS au niveau
européen et du mécanisme de certificats d’économie d’énergie au niveau national, qui ont fait
de l’industrie européenne la plus efficace du monde pour produire de la valeur à partir d’une
quantité limitée d’énergie.

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Si l’industrie française a su montrer sa capacité à se décarboner, l’atteinte de la neutralité
carbone n’en est pas moins un défi tout particulier, puisque les technologies et énergies fossiles
ont structuré son histoire depuis la première révolution industrielle. La neutralité carbone
implique en effet d’aller au-delà d’améliorations incrémentales d’efficacité énergétique pour
construire des procédés industriels sans émissions d’origine fossile.
L’objectif de neutralité carbone est aussi un défi par le rythme de la transition qu’il impose. Le
8 novembre 2022, le Président de la République a fixé un objectif de division par deux des
émissions industrielles françaises en dix ans, comme déclinaison de l’objectif climatique
européen de réduction de 55% d’ici 2030. Cet objectif nécessite une accélération radicale :
l’effort de décarbonation à réaliser sur dix ans est similaire à celui que notre industrie a
accompli depuis 30 ans.
Les technologies de cette transition existent : aujourd’hui, l’immense majorité des procédés
industriels émetteurs de CO2 ont des alternatives bas-carbone efficaces, productives et
industriellement déployables.
C’est un effort historique de modernisation et de modification en profondeur de ses
techniques qui attend notre industrie. Nous devons changer en trois décennies des modes de
production et des procédés datant parfois de plus de 200 ans. La production d’acier en hauts
fourneaux, la pétrochimie, la production de ciment Portland, tous procédés fortement
producteurs d’émissions fossiles devront être totalement ou partiellement remplacés par des
procédés décarbonés.

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