Par le SNIA

Depuis plusieurs mois, les fabricants d’aliments pour animaux d’élevage constatent une envolée des cours de matières premières agricoles. Le SNIA, inquiet, fait le point sur la situation pour rester compétitif.

La nutrition animale française est évidemment directement impactée par la hausse des cours sur les matières premières agricoles,  ce qui n’est pas sans conséquences en termes de compétitivité..

« Nous constatons, depuis l’été 2020, une hausse régulière du prix des principales matières premières utilisées en alimentation animale » observe François Cholat, Président du Syndicat National de l’Industrie de la Nutrition Animale (SNIA). Alors que les cotations pour le blé tendre fourrager (rendu Pontivy) étaient de 184€/t en juin, elles s’élèvent à 218€/t au 6 janvier (1).

Le même constat est fait pour le maïs qui passe de 178€/t à 205€/t1 (rendu Pontivy), pour l’orge qui bascule de 170€/t à 211€/t1 (rendu Pontivy), pour le soja (Départ Montoir) et le colza (Départ Rouen) qui grimpent respectivement de 325€/t à 459€/t1 et de 229€/t à 311€/t1 . La prime « sans OGM » sur le tourteau de soja quant à elle est actuellement de 91€/t.

« Cette hausse importante des prix sur les céréales et les tourteaux d’oléagineux résulte de plusieurs paramètres, qui
préfigurent une tendance amenée à s’installer pour encore quelques mois selon les analyses de marchés » s’inquiète
François Cholat, qui détaille « la récolte de maïs a été relativement décevante dans l’UE et dans les principaux pays
producteurs du fait de la sécheresse, la Chine revient sur les marchés avec une augmentation spectaculaire de sa
demande en soja et certains pays exportateurs de céréales, comme l’Argentine ou la Russie, ont indiqué des restrictions
d’importations. » La sécheresse qui touche actuellement l’Amérique du Sud renforce ces tensions économiques en
plongeant le marché dans une incertitude inconfortable quant à la disponibilité en soja d’origine brésilienne dans les
mois à venir. « Le soja n’est pas la seule source de protéines à pâtir des conditions climatiques défavorables : la
production européenne de colza a enregistré une baisse de 4,7% cette année (-3,3 Mt) suite aux conditions
météorologiques défavorables lors des implantations à l’automne 2019 » relève François Cholat. Par rapport à la
moyenne des 5 dernières années, cela représente une chute de près de 30% de la production.

La conjoncture économique est aujourd’hui difficile, c’est pourquoi les fabricants d’aliments pour animaux d’élevage
travaillent d’arrache-pied pour trouver des solutions afin de limiter au maximum le surcoût pour l’élevage français.
« Diversification des flux d’approvisionnements, révision des formules, optimisation des coûts logistiques sont autant de
leviers qui sont aujourd’hui actionnés par nos entreprises pour maintenir la compétitivité des filières animales françaises.
Nous mettons, comme toujours, tout notre savoir-faire au service de l’élevage pour garantir sa performance et sa
résilience. L’exercice a ses limites et l’augmentation du coût de l’alimentation des animaux liée à celle des matières
premières est une réalité que les filières françaises doivent intégrer dans leur stratégie » conclut François Cholat.

1. Agritel au 06/01/2021, via www.pleinchamp.com.

A propos du SNIA :
Le SNIA est une organisation professionnelle créée en 1971 et chargée de représenter l’industrie de la nutrition animale en France. Il compte 94 entreprises adhérentes, implantées localement sur l’ensemble du territoire. Le SNIA intervient aux niveaux national, régional et européen.
L’expertise du SNIA l’implique au cœur du métier de la fabrication d’aliments composés pour animaux qui s’étend de l’approvisionnement en matières premières jusqu’aux modes d’alimentation des animaux en élevage.
Syndicat professionnel (L.2131-1 du Code du travail), le SNIA est une organisation patronale, signataire de la Convention Collective des Métiers de la
Transformation des Grains. Il est membre d’EUROFAC, la représentation européenne de l’industrie française de la nutrition animale qui adhère à la FEFAC, fédération européenne du secteur. Il participe aux travaux de DURALIM, première plateforme collaborative française de l’alimentation durable des animaux d’élevage. Il est membre de l’Association OQUALIM, démarche de référence en France de la qualité et de la sécurité des aliments pour animaux.
Chaque année, plus de 20 millions de tonnes d’aliments composés sont fabriqués pour les besoins de l’élevage

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