La Fédération Française des Producteurs Agrivoltaïques organisait la seconde édition de ses Assises. A l’occasion de cet événement public et gratuit, 260 agriculteurs, développeurs, représentants d’entreprises, élus de collectivités territoriales et locales ainsi que des Chambres d’Agriculture étaient présents.
Pour Alexandre Bardet, Président de la FFPA, ce succès est significatif à plusieurs niveaux : « Alors que le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables sera voté lundi en séance public, réunir autant d’agriculteurs lors d’un événement consacré à l’agrivoltaïsme est un signal fort que nous envoyons à tous les acteurs de la filière et aux législateurs. »
Il poursuit : « Des agriculteurs se sont pleinement emparés de l’agrivoltaïsme et partagent la vision de la FFPA qui souhaite réconcilier les énergies pour que bientôt, une multitude de projets agrivoltaïques puissent se développer en s’articulant pour et autour des projets agricoles des agriculteurs et s’adapter à la diversité des exploitations et des territoires. »
Un constat partagé par les agriculteurs présents
Lors de cette journée, Hugues Trameau, éleveur ovin a pu présenter son projet développé en coopération avec Abo Wind. Il raconte : « Pour améliorer le bien-être de mes brebis tout au long de l’année en les protégeant des intempéries, développer un projet agrivoltaïque en cohérence avec mon projet agricole est une solution qui s’adapte pleinement à la réalité de mon exploitation »
Emmanuel Mortelmans, agriculteur dans la Nièvre acquiesce : « Le projet que je développe en partenariat avec Photosol ouvre de nouvelles perspectives d’avenir, un maintien de l’effectif de brebis malgré des années qui s’annoncent climatiquement de plus en plus difficile, une meilleure autonomie fourragère et davantage de sérénité face aux incertitudes liées aux grands prédateurs. »
Mais aussi par les développeurs
Lors de la table ronde des développeurs ayant pour thématique « Comment faire d’un projet agrivoltaïque un projet de territoire ? » un consensus a émergé.
Lucas Wojcik, Responsable régional de développement Nord/Est de la société ENI Plenitude explique : « Lorsque l’on parle d’un projet agrivoltaïque, on parle évidemment des agriculteurs mais d’une multitude d’autres acteurs locaux. Développer un projet, c’est engagé un dialogue avec la commune, l’intercommunalité, les riverains, la Chambre d’Agriculture et les administrations de l’Etat. »
Vincent Vignon, Directeur du développement de GLHD approuve : « Peu importe la taille du projet agrivoltaïque, l’acceptabilité sur les territoires étaient l’enjeu d’hier, il est l’enjeu d’aujourd’hui et sera l’enjeu de demain. Alors que des coupures d’électricité sont à prévoir cet hiver, nous devons aller plus vite et cela nécessite d’accompagner les territoires à ce saisir pleinement des projets que l’on peut développer »
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Christopher Jones, Directeur des Affaires Publiques de Photosol et Maître Paul Elfassi, avocat associé du cabinet BCTG, ont quant à eux soulignés l’importance d’inscrire dans la loi des conditions de partage de la valeur des projets agrivoltaïques vers les territoires mais également vers le monde agricole. Le fait qu’une partie de l’IFER soit fléché vers les communes d’accueil des projets agrivoltaïques est, selon eux, une excellente nouvelle.
Un bilan positif
Enfin, la FFPA a pu présenter le bilan de sa première année d’exercice. En quelques mois, la Fédération Française des Producteurs Agrivoltaïques a su promouvoir un discours inclusif qui a convaincu une cinquantaine d’associations d’agriculteurs, dix développeurs et une dizaine de sociétés et institutions impliquées dans le monde agricole et énergétique. Aujourd’hui unique organisation représentante d’agriculteurs qui veulent faire de l’agrivoltaïsme, la FFPA a su se faire entendre dans le débat sur cette nouvelle pratique agricole afin qu’elle puisse se développer sur les territoires en s’adaptant à la diversité des exploitations et des projets agricoles.
C’est pour cette raison qu’un cadre législatif repérant mais suffisamment large doit voir le jour. L’agrivoltaïsme est une véritable opportunité de favoriser l’innovation agricole, de verdir et de rajeunir le secteur et a du sens pour pérenniser les exploitations et encourager leur transmission. Réconcilier les énergies et laisser de la place à tous les modèles est donc une nécessité pour être aux rendez-vous des enjeux agricole, alimentaire, énergétique et écologique qui nous font face.