mar. Déc 24th, 2024

Par CNPO- Interprofession des oeufs

Alors que la consommation globale des produits alimentaires se contracte, un produit phénoménal échappe à la tendance et confirme son statut d’incontournable dans la cuisine des Français : l’œuf !

Sur les deux premiers mois de l’année 2023, ses ventes en grande distribution ont même augmenté de +5,9 % en volume par rapport à la même période l’année dernière1. Les Français sont de plus en plus nombreux à se laisser séduire par ce produit essentiel : en 2022, 96,5 % de ménages en ont acheté, soit +0,5 point vs 20212.

Facile à utiliser au quotidien, il reste également la protéine animale la moins chère du marché. En 2022, un œuf a coûté en moyenne 25 centimes d’euros en grande distribution.

La hausse des prix a été maîtrisée alors que la filière française est confrontée à une explosion de ses coûts de production, de l’ordre de +33 % sur 2 ans3.

Dans la tourmente, les professionnels font également face à un repli de la production de 8 % en 2022, réduite à 14,4 milliards d’œufs, en raison de l’influenza aviaire. Son taux d’autosuffisance est passé de 103 % en 2021 à 96,5 % en 2022. Cela s’est traduit par une forte baisse des exportations et une hausse des importations. Un retour à la « normale » n’est attendu qu’à l’automne prochain, avec une production qui restera cependant inférieure à celle de l’année 2021 de l’ordre de 4 %, si la situation sanitaire ne se dégrade pas.4.

C’est pourquoi la filière en appelle à un engagement fort du Gouvernement. L’État doit l’accompagner dans sa reprise et empêcher l’édiction des nouvelles normes européennes trop contraignantes qui affaibliraient davantage sa capacité à répondre à la demande du marché.

 

L’œuf : le succès d’un produit phare de la cuisine

En 2022, chaque habitant a consommé 220 œufs, totalisant les œufs utilisés par les consommateurs, la restauration hors domicile et les entreprises de l’agroalimentaire. Il faut dire que l’œuf est un essentiel de l’alimentation, aussi bien apprécié pour les repas les plus simples du quotidien que pour la réalisation de recettes hautement gastronomiques.

En version salée ou sucrée, seul ou accompagné : l’œuf se met dans tous ses états pour notre plus grand plaisir.
Un enthousiasme qui s’accentue, comme le prouve le succès remporté par l’édition 2023 du « Trophée Œufs de France ». Les cuisiniers de demain ont laissé parler leur créativité sur le thème : « Dur, mollet, poché, l’œuf fait son Entrée ! »

 

Un produit sans égal pour l’équilibre alimentaire

Bénéfique à l’équilibre alimentaire, l’œuf reste non seulement accessible en ces temps d’inflation, mais apporte également des acides aminés essentiels ainsi que de nombreuses vitamines. Véritable concentré de qualités nutritionnelles, l’œuf joue un rôle important dans l’équilibre alimentaire et les idées reçues en matière de cholestérol doivent être dépassées. Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste, souligne ainsi que les études montrent que la consommation d’un œuf par jour, voire deux, n’entraîne pas d’élévation du taux de LDL cholestérol chez les sujets sains. De plus, même en cas d’excès de LDL cholestérol, les œufs restent désormais autorisés, à raison d’un maximum de 3 à 4 par semaine.

Quant aux substituts végétaux à l’œuf, elle précise : « Il faut avoir de bonnes raisons pour trouver un substitut aux œufs, car clairement les œufs possèdent une densité nutritionnelle qu’ont bien peu d’aliments : une formule complète en acides aminés donnant à leurs protéines le titre de meilleure protéine alimentaire, un apport très varié et important de nombreuses vitamines (précisément 9 sur les 13 dont nous avons besoin), de fer, d’iode, de sélénium… À raison d’au moins 25% du besoin quotidien avec seulement deux œufs. »

 

Une filière responsable et volontairement engagée

La filière française des œufs est une filière engagée qui entend poursuivre ses avancées volontaires à un rythme économiquement viable. C’est pourquoi elle s’inquiète et se mobilise quant aux futures négociations sur la révision des réglementations européennes relatives au bienêtre animal et aux émissions industrielles et agricoles. La France est notamment engagée dans un processus de transition volontaire des modes d’élevage, qui lui permet déjà de dépasser la moyenne européenne dans le domaine des élevages alternatifs à la cage aménagée et de figurer parmi les deux seuls pays au monde à avoir interdit l’élimination des poussins mâles.

 

Ainsi, en 2021, alors qu’en Europe on comptait en moyenne 58 % de poules pondeuses dans des élevages alternatifs (bio, plein air, Label Rouge), cette proportion était de 67 % en France et est même passée à 77 % fin 2022. Quant à la fin de l’élimination des poussins mâles, elle concerne désormais la totalité des souches visées par le décret en France. Une performance rendue possible par la mobilisation des acteurs et les investissements massifs des couvoirs en amont de l’entrée en vigueur de l’interdiction en début d’année. Aujourd’hui, l’Interprofession demande une harmonisation de la réglementation européenne pour étendre cette interdiction à l’ensemble des pays membres afin d’éviter une distorsion de concurrence accentuant les difficultés de la filière.

 

 

 

LA CONSOMMATION D’ŒUFS CHEZ LES MÉNAGES FRANÇAIS

 

Une consommation annuelle de 220 œufs par habitant en 2022

En France, la consommation globale d’œufs par habitant s’établit à 220 œufs
sur l’année 2022. Dans cette consommation, la part des ovoproduits s’élève à 35 %, les œufs coquilles utilisés en restauration hors domicile à 20 % et, enfin, les achats des ménages en magasin
45 %. La consommation d’œufs totale de chaque Français est ainsi de plus de 4 œufs par semaine, que ce soit à domicile ou hors domicile, sous forme d’ovoproduit ou d’œuf coquille.

 

Les œufs alternatifs en 2023 : près de 8 œufs achetés sur 10 (Source : FranceAgriMer d’après IRI)

En 2022, les œufs alternatifs représentaient plus des ¾ des œufs achetés en magasins (75,2 %). Sur les deux premiers mois 2023, ils sont passés à près de 8 sur 10 (78,5 %).
Les œufs de plein air (hors Label Rouge) arrivent en première position de cette catégorie, à 33,1 % de part de marché sur les deux premiers mois 2023 (30,5 % sur l’année 2022), suivis des œufs bio
(19,4 % sur 2 mois 2023 et 20,3 % en 2022) puis des œufs issus de poules élevées au sol (19,1 % sur 2 mois 2023 ; 17,9 % en 2022) et des œufs Label Rouge (6,9 % sur 2 mois 2023 et 6,6 % en 2022).

 

Les œufs issus d’élevages au sol continuent de gagner du terrain
(Source : FranceAgriMer d’après IRI)

La progression des ventes d’œufs en grande distribution est portée par la croissance des œufs alternatifs, avec une hausse record des ventes d’œufs issus de poules élevées au sol.
Les œufs issus de poules élevées au sol enregistrent la plus forte augmentation des ventes, à + 65 % sur les deux premiers mois 2023 par rapport aux deux premiers mois 2022 (+23,3 % en 2022 vs 2021), suivis du plein air (+33,6 % sur 2023 ; + 6,4 % en 2022) et du Label Rouge (+5,4 % en 2023 ; 3,6 % en 2022).

Les ventes d’œufs bio, après s’être repliées de 5,8% en 2022 par rapport à 2021, semblent se stabiliser début 2023.

 

BON À SAVOIR :

Il existe 4 types d’élevages permettant de répondre aux différentes attentes des consommateurs. Ils sont répertoriés selon 4 codes, de 0 à 3 :

Code 0 : Élevage biologique (code 0) : les poules sont alimentées avec de la nourriture issue
de l’agriculture biologique. Elles ont accès à des parcours extérieurs dans lesquels elles
disposent d’abris et de végétation. En intérieur, elles disposent de nids et de perchoirs.

Code 1 : Élevage en plein air (code 1) : les
poules ont accès à un parcours extérieur au
cours de la journée (la mention « œufs de
poules élevées en plein air » est inscrite sur
l’emballage). Les œufs Label Rouge sont
marqués code 1.

Code 2 : Élevage au sol (code 2) : indique que
les poules évoluent librement à l’intérieur
d’un poulailler (la mention « œufs de poules
élevées au sol » est marquée sur la boîte).

Code 3 : Élevage en cage aménagée (code
3) : il répond aux normes européennes en
vigueur depuis janvier 2012. Les poules vivent
dans de nouveaux hébergements en groupe
de 20 à 60, où elles disposent en particulier
de perchoirs et de nids.

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