Chaque évènement climatique nous rappelle que les arbres et les haies sont des alliés de l’agriculture pour faire face au changement climatique. Le Concours Général des Pratiques Agro-écologiques en Agroforesterie vise à diffuser les pratiques d’agriculteurs qui plantent et /ou entretiennent les haies en les intégrant à leur pratique agricole, et sont parvenus à en optimiser tous les atouts.

« Nos haies participent à l’amélioration de la production laitière, au bien-être de nos vaches et renforcent l’autonomie de notre ferme. Nous améliorons constamment nos pratiques dans une démarche cohérente, écologique et économiquement performante. » affirme Kevin Abasq, éleveur et producteur de cidre, l’un des 10 finalistes du concours général des pratiques agro-écologiques, catégorie Agroforesterie.

La prise en compte des enjeux environnementaux ont provoqué une prise de conscience sur l’importance des haies et des arbres dans les systèmes agricoles. Planter et revaloriser l’arbre au sein des systèmes agricoles à la fois par la haie et l’agroforesterie est l’objectif du Pacte de la haie qui vise à mieux accompagner les agriculteurs dans leur projet de plantation, de gestion et à valoriser économiquement.

La haie et l’agroforesterie possèdent de multiples atouts à valoriser :

• La protection des cultures car la haie fait office de coupe-vent et de « climatiseur » en période de fortes chaleurs.
• La protection des sols avec les racines qui aident l’eau à s’infiltrer dans le sol et dans les sous-sols pour recharger les nappes phréatiques. L’effet buvard limite des inondations dans les parcelles, retient les sédiments et limite l’érosion des sols.
• Un gain de 10 à 20% sur le rendement au cœur des parcelles cultivées, malgré la diminution en bordure. (Rapport N°7 projet Resp’Haies)
• La protection du bétail car les formations boisées abritent le bétail du vent (vitesse réduite de 30 à 50%), du froid et de la chaleur (températures réduites de 5 à 10°C). Les animaux sont mieux protégés du stress thermique, qui provoque une augmentation de la consommation d’eau, une diminution de l’appétit et parfois de la fertilité.
• De nouvelles sources de revenus comme la litière plaquette pour les animaux, moins coûteuse que la paille dont le prix a augmenté de 34% entre 2000 et 2020. Elle est produite à partir de la coupe du bois des haies ou du bois de chauffage en bûches ou plaquettes pour les chaufferies collectives. Elle est en complément du fourrage pour les animaux.

Des agriculteurs récompensés pour leur pratique en agroforesterie au SIA

La haie est donc créatrice de valeur sur les exploitations à la condition de lui donner toute sa place. Des agriculteurs ont trouvé le moyen de l’inclure à leur itinéraire et de la valoriser. Ils ont été 44 à participer au Concours Général des Pratiques Agro-écologiques en Agroforesterie dans 10 territoires en France. Ils seront 10 finalistes au SIA, venus pour la remise des prix.

Ce concours, qui récompense les pratiques menées par les acteurs des territoires répondant aux enjeux environnementaux, climatiques et agricoles, comprend deux catégories :

• La catégorie « gestion » s’adresse aux agriculteurs qui ont conservé des arbres anciens, des haies, bocage traditionnel, prés-vergers et autres systèmes de vitiforesterie de plus de 10 ans. En stockant le carbone, les arbres et haies produisent de la biomasse.
• La catégorie « implantation » concerne les plantations agroforestières récentes (moins de 10 ans) : haies en bordures de parcelles, arbres de haut jet intra-parcellaires, prés-vergers récents…

« Je veux travailler 35 heures par semaine, et faire du lait de qualité : le passage en mono-traite, des parcelles extraordinaires pour donner du foin de grande qualité, des paysages remarquables au bord de la rivière, et des arbres magnifiques pour produire du bois –énergie et générer une biodiversité spectaculaire, c’est tout cet ensemble qui fait ma qualité de vie !» se réjouit Manuel Grimaud, lauréat de la Touraine.