Les Vêlages Groupés de Printemps (VGP)
Aujourd’hui la grande majorité des élevages laitiers français fait vêler les vaches tout au long de l’année
pour fournir un volume de lait régulier aux laiteries. Cette production régulière repose sur une
alimentation des vaches avec des fourrages stockés principalement du maïs complémenté par des aliments importés ( le plus souvent du tourteau de soja importé du Brésil et issu de la déforestation de l’Amazonie).
Ces fourrages supposent le plus souvent le recours aux pesticides et aux engrais azotés. L’industrie
laitière, pressée par la grande distribution, a ainsi encouragé des modèles de production artificiels et sans limite d’agrandissement.
A l’inverse, le système d’élevage en Vêlages Groupés de Printemps (VGP) consiste à planifier tous les
vêlages de son troupeau de vaches laitières en fin d’hiver – début du printemps, lorsque la pousse de
l’herbe redémarre et de tarir les animaux en début d’hiver lorsque l’herbe ne pousse plus. L’objectif est ainsi de faire correspondre production laitière et pousse de l’herbe : toute la surface de la ferme est alors en herbe valorisée par le pâturage des animaux. De cette organisation technique découle une réduction du temps de travail concomitamment au respect de l’animal et de l’environnement. Les vaches redeviennent des herbivores et le lait un produit de saison qui nécessitera une nouvelle approche de la transformation.
Travailler avec la nature – Enjeux environnementaux
Produire du lait avec de l’herbe pâturée et respecter l’animal herbivore
Paradoxalement, pour répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques, il suffit de revenir aux principes des cycles naturels : la vache étant un herbivore, il faut remettre en cohérence la npériode de forte production laitière avec celle de la forte pousse de l’herbe.
En VGP, les vaches consomment en moyenne 70 % de pâturage et 30 % d’herbe stockée sous forme de foin. A titre de comparaison, une vache laitière française consomme seulement 15 % d’herbe pâturée dans sa ration moyenne annuelle. En VGP, la performance par animal n’étant pas l’objectif, et l’herbe
étant naturellement adaptée à la vache, l’utilisation de concentrés est supprimée.
Le niveau de production de lait est alors réduit de 40 % par rapport à la moyenne française mais cette moindre sollicitation des animaux permet de diviser par 2 les frais vétérinaires par animal.
Au final, l’animal redevenu herbivore risque peu de troubles métaboliques, il vit mieux et plus longtemps.
Réduction de la consommation d’énergie, d’intrants et amélioration de la souveraineté alimentaire
En mobilisant au mieux les ressources naturelles présent sur la ferme, les systèmes herbagers en VGP :
– réduisent jusqu’à 80% de leurs charges liées à la consommation d’énergies fossiles, d’eau et d’électricité par rapport à la moyenne des élevages français en raison de l’importance des prairies et du pâturage ;
– ne nécessitent pas d’engrais azotés ni de produits phytosanitaires ce qui permet une certification en Agriculture Biologique ;
– offrent à l’agriculteur une efficacité économique meilleure que celle des systèmes de production de lait ou de viande standards, le lait étant produit avec le fourrage le moins cher : l’herbe pâturée Au final, ils permettent un haut niveau d’autonomie aux éleveurs les rendant moins vulnérables aux aléas de la conjoncture (notamment l’augmentation du prix de l’énergie et des aliments) et ainsi confortent la souveraineté alimentaire du territoire.
LIVRE Les Vêlages Groupés de Printemps