La sécheresse n’est pas cantonnée à la saison chaude. L’hiver 2022-2023 en est la preuve, avec plus de 30 jours consécutifs sans pluie en métropole. Pour penser l’agriculture de demain, les scientifiques d’INRAE, implantés en France métropolitaine et outre-mer, sont au plus près des différents acteurs impliqués et mènent des travaux en laboratoire, des expérimentations et des enquêtes de terrain. Plusieurs axes sont à l’étude: du développement de variétés résistantes à la conception et au déploiement de pratiques agroécologiques, en passant par l’optimisation de l’irrigation. Leur objectif commun? Développer des outils et solutions pensés pour accompagner les agricultrices et agriculteurs et l’ensemble des acteurs dans la transition nécessaire des pratiques. Un passage direct du laboratoire aux champs.

Gestion de la ressource en eau

 

FAQ – En 20 questions, INRAE vous propose des éléments de repères et un aperçu des travaux menés au sein de l’institut dans le domaine de la gestion de la ressource en eau. Découvrez aussi le replay de notre point presse avec les explications de trois de nos experts pour éclairer l’actualité.

Soumise à des pressions multiples dont le changement climatique, l’eau douce se raréfie. Indispensable pour les écosystèmes continentaux et à la vie humaine, elle est aussi fortement mobilisée par de nombreuses activités humaines comme l’agriculture, la production d’énergie ou l’industrie. Bien commun, il nous faut la préserver, la protéger et la partager.

La connaissance des ressources actuelles et futures, le développement de systèmes agricoles plus durables et économes en eau, la conception du partage de l’eau dans les territoires et des politiques publiques d’accompagnement ainsi que la préservation de sa qualité sont au coeur des recherches d’INRAE.

Les travaux d’INRAE couvrent l’ensemble des processus liés à l’eau, depuis la goutte de pluie qui arrive sur un sol jusqu’aux flux des cours d’eau, de la terre à la mer, des points de vue qualitatif et quantitatif. Ils concernent donc tout autant l’eau « bleue » (l’eau des lacs, celle qui recharge les nappes, qui coule dans les cours d’eau et va à la mer), que l’eau verte (l’eau du sol, qui alimente les plantes et retourne vers l’atmosphère et qui est notamment une ressource majeure pour la production agricole) ou l’eau « grise » (traitement et recyclage des eaux usées).

Mobilisant des chercheurs en hydrologie, en hydraulique, mais aussi en agronomie, chimie, écotoxicologie, écologie, économie, sociologie ou sciences politiques, les travaux d’INRAE sur les ressources en eau sont souvent menés avec des partenaires scientifiques et techniques (CNRS, Météo-France, BRGM, Cerema…) et des gestionnaires de l’environnement et des territoires (OFB–Office français de la biodiversité, agences de l’eau, parcs naturels régionaux…), en appui aux politiques publiques.

 

Infographie montrant le partage et l'utilisation de l'eau pour les activités humaines en France
Partage et utilisation de l’eau pour les différentes activités humaines en France.

 

 

OUTILS INRAE D’AIDE À LA GESTION DURABLE ET AU PARTAGE DE L’EAU (LISTE NON EXHAUSTIVE)

 

Logiciels

  • J2000, GRSD, SMASH : modélisation hydrologique (ressources en eau)
  • Logiciel Optirrig pour piloter et optimiser l’irrigation
  • Logiciel CASSES : logiciel de prévision des casses sur les réseaux d’eau potable
  • Logiciel PORTEAU : logiciel de modélisation du réseau de transport ou de distribution d’eau

Guides pratiques

  • Serra-Wittling C., Ruelle P. (coord.). Guide pratique de l’irrigation. Éditions Quæ, 2022.
  • Loubier S., Garin P., Hassenforder E., Lejars C. Analyse économique et financière des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) à composante agricole – Principes méthodologiques. Irstea, Cirad, MUSE, 2019. À télécharger sur inrae.fr.
  • Guide en 3 volumes pour l’élaboration du plan d’actions « Réduction des pertes d’eau dans des réseaux de distribution d’eau potable » avec l’OFB et l’ASTEE.

Jeu sérieux COOPLAGE (Coupler des Outils Ouverts et Participatifs pour Laisser les Acteurs s’adapter pour la Gestion de l’Eau) pour imaginer différents scénarios d’usage de la ressource et rechercher un consensus parmi les différents acteurs.

PREMHYCE, un outil opérationnel collaboratif, coordonné par INRAE et déployé au niveau national, qui permet d’anticiper l’évolution du débit des rivières à court et moyen terme (entre 15 jours et 3 mois).

LEXIQUE

  • Agroécologie ensemble de pratiques agricoles visant à promouvoir des systèmes alimentaires durables respectueux des humains et de leur  environnement. Ces systèmes mobilisent des modes de productions agricoles et des filières valorisant les potentialités écologiques, économiques et sociales d’un territoire.
  • Agroforesterie englobe les systèmes de production intégrant aussi bien les arbres dans les pratiques et les espaces agricoles, que les productions agricoles dans les pratiques forestières et les espaces arborés.
  • Bandes enherbées : infrastructure agroécologique linéaire formée d’un couvert végétal herbacé. Selon son emplacement et sa composition floristique, elle participe à différentes fonctions. Préserver la biodiversité et limiter la pollution des cours d’eau en sont des exemples.
  • Phénotypage étude de l’état d’un caractère observable chez un organisme vivant. Le phénotypage peut être anatomique, morphologique ou encore moléculaire.
  • Polyculture-élevage système de production agricole combinant une ou plusieurs cultures et au moins un type d’élevage. Les cultures peuvent être destinées à la vente et/ou à l’alimentation des animaux.
  • Sélection variétale : ou amélioration des plantes. Création de nouvelles variétés dont la valeur agronomique (rendement, goût, résistance aux maladies….), technologique (transformation pour l’alimentation humaine, animale, certains process…) et environnementale (meilleure efficience de l’azote, besoins moindres en pesticides…) est améliorée sur la base d’introgression de caractères d’intérêt. La sélection variétale est une pratique ancestrale mais elle bénéficie, au cours des années, des résultats de la recherche et de l’évolution des biotechnologies.
  • Zones humides : terrains habituellement inondés ou gorgés d’eau de façon permanente ou temporaire pouvant être exploités. La végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année.

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