sam. Déc 21st, 2024

Par ARIAs

Alors que les chiffres de la consommation des ménages sont en baisse au premier semestre (-4.1%) et que l’inflation est en hausse de 5.6%, les PME de l’industrie agroalimentaire du Grand-Est tirent la sonnette d’alarme.

Résolument actives toutefois, nombre d’entre elles s’impliquent dans les démarches RSE pour rester compétitives auprès des distributeurs et désirables aux yeux des salariés.

 

Rentabilité et baisse des volumes, sujets de préoccupation pour les industriels

Fin août 2023, le gouvernement via Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, a montré sa préoccupation pour le portefeuille des Français.

Aujourd’hui, les PME du Grand-Est, qui pèsent 16.2 Milliards d’euros de Chiffre d’Affaires, s’expriment via leur porte-parole les ARIAs (Associations Régionales des Industries Agroalimentaires) du Grand-Est, et sinquiètent du maintien de leurs entreprises et des emplois qu’elles génèrent, 33 118 exactement dans la région, qui montrent leur ancrage et leur dynamisme.

Elles dénoncent la forte pression mise sur leurs épaules dans un contexte aux multiples équations complexes qui ne permettent pas de compenser entièrement les surcoûts de production :

baisse de la consommation alimentaire observée (-4.1% au 1er semestre 2023, la première baisse aussi importante depuis 10 ans)
baisse du référencement dans les rayons qui conduit à des baisses des volumes vendus
hausse des Matières Premières Agricoles
hausse des coûts de l’énergie, + 50 à 100% voire plus
hausse des Matières Premières Industrielles (MPI), verre entre + 40 et 60% / carton entre + 20 et 40%
difficulté de recrutement (main d’œuvre qualifiée ou non)
hausse des salaires (+ 10% du SMIC)

« Toutes les entreprises alimentaires mises en avant lors de la période Covid étaient perçues avec un enjeu vital. Aujourd’hui, nous avons le sentiment d’être pointés du doigt à l’heure où les Français veillent particulièrement à leur porte-monnaie. »
Angélique GUILLEMINOT, Présidente de « Savourez la Champagne-Ardenne »

 

Les marchés mondiaux baissent, mais les entreprises alimentaires sont engagées par des contrats auprès de leurs propres fournisseurs qui les contraignent en raison de dates de validité négociées ,incompressibles. Si l’état veut que les produits agroalimentaires baissent, il faut permettre aux entreprises d’acheter des matières premières moins chères, ce qui se répercutera, à termes, sur les prix des produits.

RSE : le challenge coûteux à relever pour répondre aux attentes des salariés et des distributeurs

Les PME régionales de l’agroalimentaire sont des acteurs majeurs de la transition alimentaire. Elles ont besoin d’armes et ne peuvent baisser leurs prix avec la même souplesse que les multinationales. Elles sont engagées, mobilisées sur des thématiques tels la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), le développement Durable et la préservation de la planète.

Les ARIAs de la région partagent avec Franck Leroy, Président de la Région Grand Est, l’idée que les entreprises agroalimentaires font parties des solutions pour que, demain, la vie soit plus saine et plus équilibrée. Grâce aux industries agroalimentaires, le pays est en capacité de nourrir les Français et d’exporter une nourriture saine, venant de terroirs dont on connait la qualité, traités avec respect et avec un grand sens des responsabilités s’agissant de l’eau, des sols ou de l’énergie.

C’est pour débattre de la RSE que s’est tenue une table ronde le 8 septembre 2023 à la Foire de Châlons-en-Champagne organisée par les ARIAs du Grand-Est. Les intervenants ont expliqué que la RSE est un levier indispensable pour rester compétitif sur le marché car elle renforce la culture d’entreprise via des actions concrètes, une envie d’avancer, l’aspiration à un monde meilleur et est bien perçue par la grande distribution qui favorise ces critères pour la sélection de ses fournisseurs. Sa mise en œuvre n’est possible que si une stratégie de direction coordonnée à des moyens financiers sont déployés simultanément. Son application engendre une baisse des marges des PME et les met dans une difficulté supplémentaire à concurrencer les géants du secteur et leurs tarifs déjà hyper compétitifs.

« La RSE c’est une nécessité d’aujourd’hui, il ne faut pas la voir comme une contrainte mais comme une manière de faire du business à travers des salariés plus motivés et épanouis. »
Antoine CROS-MAYREVIEILLE, Président d’AGRIA Grand-Est

 

Cependant, les PME alimentaires du Grand-Est sont conscientes qu’elles doivent utiliser cet engagement pour motiver plus de salariés et, dans le même temps, répondre aux critères de sélection des distributeurs tout en restant concurrentielles, un casse-tête difficile à résoudre et mis en lumière par les ARIAs aujourd’hui.

« Le travail de création de filières et le tourisme de savoir-faire sont autant de leviers portés par les ARIAs qui deviendront des piliers de la RSE sur nos territoires. » Sébastien Muller, Président d’ARIA Alsace

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