par Christophe Bonno, directeur général de Maïsadour
Dans quelques jours seulement, la ratification de l’accord Mercosur pourrait être entérinée, menaçant gravement l’agriculture française et européenne, ainsi que nos engagements pour l’environnement.
Cet accord, négocié depuis 1999 sans véritables contraintes en matière de protection environnementale, de respect social ou sanitaire, ouvre la porte à des importations massives de produits agricoles, dont le maïs et le soja, avec des droits de douane nuls ou réduits. Mais à quel prix ?
Un modèle agricole aux antipodes de nos standards
Alors que les agriculteurs européens, et notamment français, se plient à des exigences environnementales et sanitaires de plus en plus strictes, les produits importés des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) sont cultivés dans des conditions très éloignées des normes que nous défendons. En Europe, les agriculteurs respectent des réglementations sévères visant à limiter l’usage de pesticides, à garantir la qualité des produits, et à préserver l’environnement. Cet accord avec le Mercosur ouvrirait à présent nos frontières à des produits agricoles cultivés dans des conditions contrevenant directement à nos engagements environnementaux et de santé publique.
Des substances dangereuses et interdites en Europe
Prenons le seul exemple du maïs : dans les pays du Mercosur, cette culture est souvent traitée à l’atrazine, un herbicide interdit en Europe depuis 2003 en raison de ses dangers pour la santé humaine et de sa persistance dans les nappes phréatiques. En autorisant l’importation de tels produits, cet accord met en péril non seulement la santé des consommateurs européens, mais également la durabilité de nos filières agricoles locales.
Déforestation et réchauffement climatique
Cet accord favorise également une agriculture contribuant activement à la déforestation de l’Amazonie. La conversion des forêts en terres agricoles entraîne une perte de biodiversité irrémédiable et accroît le réchauffement climatique en libérant d’importantes quantités de CO₂ dans l’atmosphère. En autorisant l’entrée de produits issus de cette déforestation, l’Europe irait donc à l’encontre de ses propres engagements pour la préservation du climat et de la biodiversité, et enverrait un signal contradictoire sur la scène internationale.
Une concurrence déloyale pour nos agricultrices et agriculteurs
Enfin, cet accord créerait une concurrence profondément injuste pour les agricultrices et agriculteurs européens, qui doivent respecter des normes de production de plus en plus strictes pour garantir des produits de qualité, sains et respectueux de l’environnement. En ouvrant nos marchés à des produits à bas coût, issus de pratiques contraires à nos valeurs et engagements climatiques, nous risquons de :
- Remettre en question notre souveraineté alimentaire
- Pénaliser les producteurs qui s’engagent dans des démarches durables
- Porter un coup sévère à l’avenir de nos filières locales
Soutenir une agriculture durable et responsable
Au sein du Groupe Coopératif Maïsadour, nous sommes convaincus qu’une agriculture respectueuse de l’environnement, des personnes et des animaux, est la clé de l’avenir. Chaque jour, nous travaillons aux côtés de nos adhérents pour développer cette agriculture régénératrice, qui préserve les ressources naturelles, protège les écosystèmes, et garantit des produits sains, locaux, et de grande qualité. Défendre ces valeurs est plus que jamais essentiel et nous en appelons aux responsables politiques pour qu’ils bloquent cet accord et protègent notre souveraineté alimentaire, notre environnement, et les générations futures. Il est encore temps de faire entendre raison et de refuser cet accord qui menace directement notre agriculture, notre environnement, et l’avenir de nos exploitations.
Depuis 1936, Maïsadour est une coopérative engagée du Sud-Ouest, labellisée Engagé RSE, qui place l’Homme et le Vivant au centre de ses préoccupations, pour une agriculture, une alimentation et une société durables.
Maïsadour développe des filières d’excellence répondant aux attentes des consommateurs pour valoriser, en France et dans 50 pays, les productions de ses agriculteurs. « Chez Maïsadour, nous travaillons ensemble au succès de nos adhérents et construisons l’avenir de nos territoires ». Le Groupe, structuré autour des pôles d’activités agricoles, semences et alimentaires, commercialise des produits gastronomiques sous les marques Delpeyrat et Comtesse du Barry et des volailles Label Rouge sous les marques St SEVER et Marie Hot. www.maisadour.com