Les données mondiales sur les maladies rénales constituent un signal d’alarme pour le Canada
Selon La Fondation canadienne du rein, le moment est venu d’adopter un cadre national sur la maladie rénale chronique
MONTRÉAL–(BUSINESS WIRE)–Une nouvelle analyse de l’étude Charge mondiale de la morbidité publiée dans The Lancet en novembre 20251 révèle que l’impact de la maladie rénale chronique (MRC) a augmenté considérablement en trois décennies. Le taux de mortalité qui lui est associé au Canada, en particulier, a augmenté de plus de 70 % depuis 1990, selon le Dr Marcello Tonelli, professeur de médecine à l’Université de Calgary et président de la Société internationale de néphrologie (SIN).
« C’est un taux nettement supérieur à la moyenne mondiale et à celui de nombreux pays à revenu élevé. Comme cette progression tient compte de la croissance démographique et du vieillissement de la population, elle reflète une véritable détérioration des résultats, a commenté le Dr Tonelli. La hausse de la mortalité, en dépit d’une prévalence stable, suggère clairement des occasions ratées de dépistage précoce et de traitement en temps opportun chez les personnes atteintes de MRC au Canada. »
Pour lutter contre la MRC, une stratégie nationale doit être déployée – la population canadienne et les systèmes de santé ne peuvent plus attendre. La Fondation canadienne du rein prépare un cadre destiné à remédier aux disparités critiques en matière de sensibilisation, de prévention, de diagnostic et d’accès aux soins. La Fondation a mené de vastes consultations auprès de cliniciens de premier plan, de patientes/patients, de membres des communautés à risque, ainsi que de dirigeants provinciaux des systèmes de santé, afin d’élaborer un cadre axé sur le diagnostic précoce et l’intervention rapide.
« D’autres pays ont élaboré des stratégies nationales sur la MRC, notamment l’Australie et les États-Unis. Les patients canadiens atteints d’une maladie rénale et les personnes à risque ne doivent pas être laissés pour compte à cause de notre inaction, a déclaré Elizabeth Myles, directrice générale nationale de La Fondation canadienne du rein. Les progrès réalisés par le Canada dans la prise en charge de maladies chroniques comme le diabète ont montré clairement que des plans d’action nationaux sont essentiels pour prévenir et maîtriser des maladies comme la MRC. »
L’accès aux soins dès les premiers stades de la maladie rénale peut prévenir l’insuffisance rénale et ses conséquences, notamment en matière de coûts substantiels pour le système de santé qui se comptent en dizaines de milliards de dollars dans le cas de la MRC. Des changements systémiques auraient un impact significatif sur la qualité de vie des personnes atteintes d’une maladie rénale, en plus de diminuer considérablement les dépenses liés aux soins de santé.
« Le moment est venu d’adopter une stratégie nationale sur la santé rénale dirigée par les pouvoirs publics, afin de coordonner le dépistage précoce, d’améliorer la surveillance de la santé rénale et de garantir un accès équitable aux soins à tous les stades de la maladie, a déclaré Carrie Thibodeau, directrice nationale des programmes et des politiques publiques de La Fondation canadienne du rein. Notre stratégie prévoit d’accompagner les soins d’une collecte et d’une analyse rigoureuses des données, afin d’étayer des politiques fondées sur des données probantes. »
FAITS IMPORTANTS SUR LA MRC
- La MRC touche une personne sur dix au Canada, mais elle devrait passer de 4,5 millions de cas en 2024 à plus de 6,2 millions d’ici 2050, en raison du vieillissement de la population et de la hausse des taux de diabète et d’hypertension.
- Souvent asymptomatique à ses débuts, la maladie n’est diagnostiquée dans de nombreux cas qu’une fois des dommages irréversibles survenus. Un dépistage précoce et une intervention rapide peuvent ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie.
- Il n’existe aucun traitement curatif de la MRC. En cas d’insuffisance rénale, les options thérapeutiques se limitent à la dialyse, à la greffe ou à une prise en charge conservatrice pour les personnes qui ne souhaitent pas recourir à ces traitements.
- Dans le monde, le nombre de personnes atteintes de MRC s’élève maintenant à 788 millions, reflet d’une croissance soutenue dans presque toutes les régions du globe.
- Le taux de mortalité mondial pour la MRC a augmenté d’environ 6 % depuis 1990, ce qui indique une hausse des décès qui lui sont associés, même en tenant compte des variations de tailles et d’âges des populations.
- La maladie rénale chronique est désormais la 9e cause de décès dans le monde, une tendance qui s’explique surtout par le vieillissement des populations et par la hausse des cas de diabète, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires. Au Canada, les populations autochtones sont touchés de manière disproportionnée par la MRC, avec une prévalence plus élevée, une progression plus rapide de la maladie et des issues cliniques plus défavorables à des âges plus jeunes, ce qui contribue probablement aux tendances observées à l’échelle nationale.
- En mai dernier, grâce à une initiative politique du Guatemala, au soutien actif de la Thaïlande et au lobbying mené par une coalition d’acteurs non étatiques sous l’égide de la Société internationale de néphrologie (SIN), la 78e Assemblée mondiale de la santé a adopté une résolution sur la santé rénale — la toute première reconnaissance officielle de l’importance mondiale de la prévention de la MRC et de sa prise en charge.2
- La résolution exhortait le Canada et tous les autres États membres à intégrer les soins rénaux à des stratégies nationales en santé. Elle recommandait : de renforcer la prévention, le dépistage précoce et la prise en charge rapide des maladies rénales; de consolider les soins de première ligne pour mieux gérer la MRC et ses complications; d’étendre l’accès aux traitements de substitution rénale, en particulier à la greffe; et d’améliorer les capacités nationales à mesurer le fardeau de la maladie, les progrès accomplis et le retour sur investissement des interventions.
La Fondation canadienne du rein est le principal organisme de bienfaisance engagé dans l’élimination du fardeau de la maladie rénale. Sa mission comprend le financement de recherches novatrices, la promotion d’un meilleur accès à des soins de qualité, la sensibilisation accrue du public à la santé rénale et au don d’organes, ainsi que l’éducation et le soutien offerts à plus de 4 millions de personnes touchées par une maladie rénale au Canada. Pour en savoir plus, consulter rein.ca.
1 https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(25)01853-7/fulltext
2 https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA78/A78_R6-fr.pdf
Contacts
Carrie Thibodeau
Directrice nationale des programmes et des politiques publiques
La Fondation canadienne du rein
carrie.thibodeau@rein.ca
289-329-0758
Wendy Kudeba
Directrice nationale, Marketing et communications
La Fondation canadienne du rein
wendy.kudeba@rein.ca
289-329-0757

