dim. Nov 24th, 2024

Analyse des tendances à l’occasion de Natexpo 2023

Après plusieurs années de forte croissance (les ventes avaient doublé entre 2015 et 20201 ), le secteur de la bio en France connaît désormais un ralentissement, avec une baisse de près de 5% sur un an à la fin d’octobre 2022 2.
45% des consommateurs achètent moins de produits bio qu’auparavant, ou envisagent de réduire leur consommation. La raison principale reste l’augmentation des prix – l’inflation – et une perte de confiance dans les labels bio3 .

«C’est la conjoncture qui est la plus responsable dans le tassement de la consommation des produits bio.» selon Philippe Camburet, Président de la Fnab. L’inflation, qui a atteint en France 5,2% en moyenne sur 2022, impacte directement les comportements d’achat alimentaire des Français : «Huit Français sur dix surveillent désormais leurs dépenses et ne sont pas disposés à dépenser davantage pour l’alimentation.
La bio est très sensible au pouvoir d’achat et ses prix plus élevés ne sont pas adaptés au contexte inflationniste. La bio est «dépriorisée» et ce phénomène s’accélère» dit Tarek Louadj, analyste chez NielsenIQ.

Le cabinet Xerfi, spécialiste des études sectorielles, et l’Agence BIO entrevoient tous deux une sortie du tunnel en 2024.

Si le bio semble essuyer sa première tempête, les
professionnels du secteur savent qu’à une mauvaise récolte
succède parfois un millésime ou une récolte record… Et nous
avons fort à parier que – catastrophes climatiques, recherches
de biodiversité et surtout quêtes individuelles de sens et de
conscience aidant – la bio retrouvera bientôt son dynamisme et
sa croissance. Hier la révolution, aujourd’hui la résilience…
pour demain, la régénération !

Territoires & micro-terroirs

Les crises climatique et économique, après deux ans de pandémie, ont redéfini notre rapport au monde. Un véritable réancrage s’est opéré chez un grand nombre d’entre nous : renouer avec nos racines et les soigner. Une tendance qui touche toutes les générations.
Pour les plus de 65 ans, l’origine des produits (locale, régionale ou française) est primordiale4.

Après le ‘travel revenge’ (la soif et la revanche de voyager loin après les privations, souvent en prenant l’avion), nombreux sont ceux qui veulent redécouvrir l’hexagone, à vélo, en train ou en randonnée. Certains poussent même jusqu’à changer de vie : quitter la ville et retrouver l’espace, le lien et l’authenticité en s’installant à la campagne (#countryfication) : œuvrer pour la préservation de nos terroirs en les revivifiant et en protégeant nos terres (via la permaculture, l’agroforesterie, la bio…) deviennent plus qu’un simple choix de consommation, une philosophie même de vie.

 

Le culte du kilomètre

Le local est plus que jamais d’actualité. Il est rassurant. Après le saisonnier et le régional, c’est désormais l’heure d’un local précis et prouvé : avec un kilométrage indiqué.
De la production hyper-locale jusqu’à la distribution au plus proche, on observe des concepts de micro-laiteries, de micro-fermes, de micro-brasseries, y compris en ville.
Jusqu’à favoriser la circularité : des circuits courts qui facilitent le renouveau de la consigne (le gouvernement a d’ailleurs annoncé le retour de la consigne du verre dès 2024, avant de la rendre obligatoire).

 

Trésors de nos terroirs

 

Résilience et quête de sens obligent, agriculteurs et artisans vont plus loin dans leurs engagements et leurs innovations, pour créer des produits d’ici, de chez nous, et pourtant inédits. A l’avant-garde d’une nouvelle gastronomie, ‘à la française’, qui revisite ses classiques et réinvente récits et recettes.

 

 

Régénération, nouvelle dimension du bio et du vivant

 

L’agriculture régénérative, proche de l’agroforesterie, est une nouvelle approche venue des Etats-Unis. Elle propose des « pratiques agricoles et pastorales qui inversent le changement climatique en reconstituant la matière organique du sol et en rétablissant la biodiversité des sols dégradés, ce qui entraîne à la fois une réduction du carbone et une amélioration du cycle de l’eau. »*.

Un concept qui prône donc le vivant, en réparant les sols et en régénérant la biodiversité et qui propose déjà sa propre certification outre-Atlantique.

En France, l’agriculture régénératrice émerge aussi pour défendre et ramener le vivant dans des écosystèmes, tout comme au-delà de nos frontières (des exemples ont été vus au Japon). Un nouveau degré d’engagement à préempter en bio ?

 

 

L’apogée de l’économie circulaire

La nouvelle vie des packagings

L’ACV ou l’analyse du cycle de vie du produit est maintenant
courante en entreprise. Dans une logique de réduction, la
consigne, la réutilisation, le re-remplissage des contenants
(#refill) ont de nouvelles vies. Alors que les allégations
relatives à la biodégradabilité ne sont plus autorisées depuis
début 2023, les formats et les contenants contribuent
activement à l’économie circulaire, avec des utilisations
maximisées et des impacts minimisés.

 

Le surcyclage

 

Le mouvement ‘anti-gaspi’ s’étend, pour toujours mieux
valoriser ce qui auparavant était délaissé. Dans le luxe,
le seconde-main et le vintage sont devenus vecteurs de
nouvelles propositions. En alimentaire et en cosmétique,
les coproduits (valorisation des déchets) deviennent
des ressources précieuses et participent à la création de
recettes inédites. Le zéro gaspi amorce même une nouvelle
génération de vaisselle. Bientôt plus rien ne se jettera, cela
paraîtra incongru !

 

Le solide, devenu un standard du marché

A l’heure des sécheresses répétées, de la baisse régulière des
nappes phréatiques ou encore des interdictions d’arrosage,
nous prenons vraiment conscience de la valeur de l’or bleu.
La vague des produits ‘sans eau’ prend maintenant tout son
sens.
Le solide est désormais un standard de beauté

 

 

Le nouvel art de la dilution

Au-delà des produits solides qui participent à changer
nos usages et nos gestuelles, se profile maintenant une
nouvelle génération de produits bio et sans eau lors de la
fabrication produit, via la dilution. Ces pastilles et billes à
diluer proposent de véritables expériences et augurent d’un
changement des mentalités (l’eau ne se transporte plus,
elle s’ajoute à domicile !), dans de nombreuses catégories
de produits (ménagers, cosmétiques, hygiène…), même
pour les laits végétaux ! Ce nouvel art de la dilution crée la
disruption !

 

Les performances des ingrédients naturels

Depuis plusieurs années, le culte du végétal irrigue l’innovation. Que ce soit les ‘greentech’, les ‘blue biotechs’ (issues de la mer et des algues), la fermentation ou encore l’engouement pour les plantes adaptogènes ou les bactéries…La performance produit est complètement redéfinie, mais l’approche aussi ! Une autre façon de faire corps avec la nature, en découvrant qu’elle ne nous a pas encore livré tous ses secrets, une raison de plus de la protéger.

 

Le ‘boost’ végétal

Après le clean, le bio monte d’un niveau dans le boost
végétal. Pas seulement par la tech, mais par les croisements
sciences + savoirs ancestraux, ingrédients stars + huiles
essentielles, probiotiques + algues. Une nouvelle génération
de produits et compléments ultra-performants est en train
d’émerger.

 

Nouvelles expériences végétales

L’expérience en guise de performance. En matière culinaire,
le végétal surprend et séduit. De nouvelles textures, de
nouveaux goûts et de nouvelles façons de cuisiner, pour
rythmer et régaler avec une gastronomie toujours plus
végétale ou vegan.

 

Les super actions de la fermentation

La fermentation est une tendance durable, que nous voyons évoluer depuis plusieurs années, dont le kombucha est la pierre angulaire : il s’agit d’une culture symbiotique de bactéries et de levures à laquelle on ajoute une solution sucrée à base de thé noir.

En lien avec le bien-être intestinal (#microbiote) et donc le tonus général, physique et psychique, elle est désormais un puissant vecteur d’innovation pour une gastronomie et des boissons saines et végétales. Le temps long de la maturation, comme gage d’une harmonie entre plaisirs du palais et sérénité du corps.

 

 

Slow, le retour du tempo Bio

 

Santé mentale, nouvel eldorado ‘slow’

Post-pandémie, nos rythmes effrénés se sont encore
accélérés, alors que la santé mentale de la population est
au plus bas. En effet, près d’un Français sur quatre (24%)
montre des signes d’un état anxieux, quand quasiment un
sondé sur six (17%) reconnaît des signes d’un état dépressif6.
Chacun aspire aujourd’hui à ralentir, à retrouver un équilibre
organique tant sur les plans professionnels que personnels.
Avec des besoins de temps longs et de contemplation. La
tendance du ‘slow’ fait son revival, au tempo des biorythmes.
Déstresser et se (re)synchroniser avec nos rythmes naturels.

Sans alcool, le super cool

Biorythmes féminins, nouvel eden bien-être

 

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